Après Famille nombreuse, où elle présentait ses parents et ses dix frères et sœurs, Chadia Chaibi Loueslati continue le roman familial là où elle l’a arrêté : aux préparatifs du grand voyage au bled.

Durant des mois, chaque centime économisé est réservé à ce projet. L’appartement se remplit d’électroménager et autres présents. Puis vient le départ en avion pour les grands, en voiture pour les parents, direction la demeure de la grand-mère tunisienne.

Le trait de l’autrice, à la fois très graphique et détaillé, est tout aussi soigné que Famille nombreuse. Le choix de la couleur unique fonctionne bien – elle utilise l’orange pour ombrer, colorier, donner du contraste, souligner un élément. Mais alors que le premier album de cette chronique nous avait surpris par sa fraîcheur et son authenticité, ce nouvel opus peine à trouver son souffle, et se révèle même ennuyeux. Les protagonistes sont les premiers à le reconnaître : ces vacances sont barbantes ! Les parents passent tout l’été à superviser le chantier de leur future maison, les filles font la popote et le ménage. Finalement, seul le décor change : un appartement tunisien au lieu de celui de banlieue parisienne. Et l’on ne retrouve pas de vrai sujet (le parcours d’immigration des parents, les jugements de la société française face aux familles nombreuses). Bien sûr, Chadia Chaibi Loueslati révèle quand même tout ce qu’elle a découvert des particularités culturelles cet été-là, et le ton reste drôle et touchant. Mais même le running gag sur sa pilosité est un peu lourd…