Not a New York Love Story
Comment faire le deuil de son amour ? Un trentenaire new-yorkais traîne son spleen du cimetière où est enterrée sa compagne, décédée suite à un accident de voiture, au cabinet de son psy. Mais quand il rentre chez lui, elle est là, rayonnante, comme si rien ne s’était passé. Il le sait, c’est une illusion, et l’instant d’après, elle n’est plus là. Sauf qu’elle revient, toujours plus palpable, toujours plus réelle, pour lui faire vivre des instants de tendresse et de complicité, comme avant. Rêve, fantasme, vrai fantôme ? Et finalement, est-ce si important ?
Julian Voloj (Basquiat, Ossi, Joe Shuster…) propose ici un court récit, dense en émotion à défaut de l’être en action. C’est une balade dans un New York éthéré, comme fantasmé, du Chrysler Building à Coney Island, une promenade de deux amoureux qui tentent désespérément de rester ensemble, alors que l’inéluctabilité de la mort les sépare. Le dessin évanescent d’Andreas Gefe, tout en lignes faussement floues, en transparences fugitives et aux couleurs étranges, crée l’ambiance idéale à ce conte romantique et fantastique. Tout fonctionne parfaitement, jusqu’à la chute dont on ne dira rien mais qu’on pressent peu à peu à la lecture.
Pourtant, il semble manquer quelque chose à l’album, peut-être un niveau supplémentaire d’intrigue ou de poésie, le tout demeurant sur une métaphore, belle certes, mais assez légère. Et, compte tenu de la grande taille des cases et de la concision du texte, l’album est sans doute trop vite lu. Comme si l’histoire s’arrêtait brutalement, alors que le trouble du lecteur était encore en train de monter. Joli, mais frustrant.
Publiez un commentaire