Notre Amérique #1
11 novembre 1918. L’armistice de la Première Guerre mondiale. Le lendemain, Max Brunner, soldat alsacien vaincu, et Julien Varin, soldat français vainqueur, se rencontrent. C’est le début d’une étrange amitié qui se noue sur les décombres de la guerre, chacun cachant en lui des secrets : pour Julien, l’incapacité de retrouver les siens après ce terrible traumatisme ; pour Max, le rêve d’un nouveau monde et d’organiser un coup d’État en Allemagne au sein des groupes d’extrême-gauche. Les deux filent à Paris, puis à Rouen, et c’est là qu’ils embarquent dans un cargo, direction l’Allemagne… À moins qu’un mystérieux passager ne leur fasse changer leur route pour des contrées bien plus lointaines.
Sur un scénario original de Kris – Un maillot pour l’Algérie –, qui s’appuie sur un arrière fond historique solide, le dessinateur Maël – Notre mère la guerre, déjà avec Kris, mais aussi Revenants – trace des portraits à la serpe de héros fantastiques, solitaires, mus par des forces supérieures. Les silhouettes à la Hugo Pratt hantent ce bel album et la complexité des relations point, de manière subtile. C’est toute la condition humaine, celle chère à Malraux ou à Hemingway, qui transparaît dans cet ouvrage. Car la guerre et les révolutions sont, paradoxalement, des révélateurs d’humanité et c’est bien là le propos de Kris et Maël. À cela s’ajoute un travail d’aquarelliste subtil qui se surimpose à un très fin encrage qui strie les cases de profils longilignes.
Un bel album à ranger à côté de Nuit noire sur Brest, autre album de Kris, en attendant les trois autres opus qui constitueront la suite de Notre Amérique.
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