Notre Hikari Club #1-2
On avait adoré l’ultra décadent Litchi Hikari Club d’Usumaru Furuya (Je voudrais être tué par une lycéenne, Je ne suis pas un homme…) et on attendait ce diptyque avec une certaine anxiété. Sombre et piquant comme un Suehiro Maruo (L’Enfer en bouteille, DDT…), le premier one-shot, intense, se suffisait à lui-même… Et pourtant, après plus de deux ans de pause, les éditions IMHO font un retour réussi grâce à un auteur de renom qui signe-là un titre marquant. C’est avec un incroyable plaisir qu’on dévore les deux volumes de Notre Hiraki Club, préquelle finalement indispensable à l’œuvre originelle.
Usamaru Furuya revient sur les origines du fameux Hikari Club, groupe d’adolescents aux pratiques violentes et extrémistes. Il imagine le passé de ses membres, qui se retrouvaient dans un lieu abandonné pour simplement jouer aux échecs et au lance-pierre. Rien ne laissait donc augurer de l’horreur qui allait découler de leur union.
Du premier robot inventé par Tsunékawa jusqu’à sa transformation en dictateur Zéra, tout y passe. Le tournant sombre et eugéniste apparaît bien vite, sans que la majorité des membres ne le voient venir, suivants naïvement leur nouveau chef charismatique. Puis, c’est à l’arrivée de Jaïbo – à la perversité et à la frénésie totale – que le groupe perd peu à peu les pédales.
Allégorie des prémices des systèmes dictatoriaux qu’a connu l’humanité durant les pires moments de l’Histoire, ce manga en évoque tous les vecteurs, allant du coup d’État à la création d’une milice, en passant par les séquestrations, l’endoctrinement et bien d’autres pratiques totalitaires. Bien que beaucoup plus soft que l’original, cette genèse fait froid dans le dos.
© Usamaru Furuya 2011 / © éditions imho 2017
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