#Nouveau Contact
Doug habite une bicoque au bord d’un loch, dans les Highlands, en Écosse. Photographe moyen, dépressif mineur, misanthrope confirmé, il se retrouve, un soir, nez à nez avec un… monstre sorti des eaux ! Immense, plein de tentacules, avec de grands yeux, luminescent, mais pas agressif. Le doigt sur le déclencheur de son appareil photo, Doug, comme hypnotisé, prend des clichés en rafale. Rentré chez lui, après trois anxiolytiques, il finit par poster les photos sur le net. Et là, c’est la déferlante : journaliste, policiers, militaires, scientifiques, militants de tous bords débarquent dans ce petit bled d’Écosse, lui faisant gagner une célébrité immédiate. Dont Doug ne voulait pas. Et qui va bouleverser sa vie et celle de ses proches.
Après Jamais, touchante comédie de bord de mer, Bruno Duhamel imagine une satire des réseaux sociaux et de la communication mondiale instantanée, à travers ce récit drôle et dynamique. L’apparition de cette créature cousine de l’insaisissable monstre du Loch Ness – à l’heure de Twitter et Instagram, des fakes news et autres théories du complot, de la suspicion généralisée envers l’industrie, les biotechnologies ou l’État, des nouveaux rapports hommes/femmes – donne une histoire dont l’enjeu premier se renverse très vite : ce n’est pas l’animal mystérieux qui est au centre de l’attention, mais la folie médiatique, qui porte aux nues ou ruine une réputation en deux clics. Avec son trait élastique à l’aise dans un semi-réalisme caricatural, Bruno Duhamel brocarde gentiment la bien-pensance et la dictature des réseaux, mais sans tomber dans le populisme de bas étage. Non, il assume le registre de la comédie narquoise, mi-loufoque mi-lucide. Bien vu.
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