O.M.W.O.T.
Une équipe d’agents secrets internationaux vient d’être créée après les attentats du World Trade Center, en 2001, pour combattre le terrorisme. Parmi eux, O.M.W.O.T., le nom de code d’un agent un peu spécial muni d’un permis de tuer. À Jakarta ou en Argentine, doté d’un sang froid inouï, il ira jusqu’au bout pour débarrasser la terre de l’engeance terroriste…
Jamais les Requins Marteaux n’avaient publié de BD américaine. C’est chose faite avec ce nouvel ovni signé Benjamin Marra, sorte d’absurde chronique musclée des années post-11 septembre, ridiculisant l’Amérique et son idéal de justice absolue. Ici, les ressorts sont simples mais efficaces, à l’image de la couverture : des armes (sabre ou tronçonneuse), du sexe et des corps à corps de feu. Notre O.M.W.O.T., froid justicier et sauveur du monde civilisé, se livre à d’innombrables bagarres, toutes remportées, et célèbre ses camarades d’infortune de son implacable semence. Ça a l’air très idiot mais c’est juste une apparence trompeuse. Comme ce texte et ces dialogues parfaitement redondants avec l’image. Ainsi O.M.W.O.T commente-t-il de façon plate et lapidaire sa propre action, comme dans un vieux Blake et Mortimer caricaturé. Effet garanti. Avec ses airs de vieux film d’action un peu daté et pas mécontent de ses effets, sa surenchère grotesque, ses scènes d’empoignades jouées par un Jackie Chan mi-esthète mi-emprunté, le tout enrobé de couleurs pop criardes, O.M.W.O.T. et son auteur enfilent le costume de l’idiot pour mieux condamner, au-delà d’une soif de justice vaine, la bêtise et la médiocrité ambiantes. C’est très drôle, joyeusement second degré et super malin.
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