À travers de petites scènes dessinées, Vanoli nous invite à l’accompagner dans une promenade au gré d’une narration poétique. Ces histoires, ces paysages, ces anecdotes sont comme des objets hétéroclites, tous passionnants mais habituellement gardés à l’abri des regards sur les étagères du gardien de la salle des objets trouvés. Le travail de l’artiste a été de prendre le temps de regarder ces petites choses, de les ressentir et de les dessiner. L’évocation d’un paysage, le portrait d’une ville trop tranquille, le récit d’un événement au lycée se succèdent dans des séquences de quelques pages. On nous conte ici l’histoire d’un enregistrement musical, là, les réflexions d’un amputé de guerre ou encore des publicités murales pour commerces de proximité urbains.

Le lecteur se laisse guider par ces émotions fugitives et se laisse prendre à la poésie des mots et des situations. Cette délicatesse n’empêche pas le livre d’être drôle et fantaisiste (à travers une tête de Mickey ou le lion de St Jérôme s’échappant d’un tableau de Joachim Patinir). Le dessin à l’encre noire et au lavis est parfois rapide et imparfait ou bien très détaillé. Tantôt il suggère avec force, tantôt il restitue minutieusement l’objet de son observation sur le papier.

Cet album est un coup de cœur pour ceux qui auront le temps d’entrer dans la loge du gardien et de l’écouter conter l’histoire de ces objets trouvés.