Oblivion Song #2
Avec sa dimension parallèle peuplée de monstres et sa collision avec notre monde qui causa, il y a 10 ans, la mort de 300000 personnes, Oblivion Song avait dans son premier volume posé de prometteuses bases pour une série d’action/SF à fort potentiel. Surtout avec aux commandes un Robert Kirkman, habitué aux séries au long cours (The Walking Dead, Invincible). Surprise dans ce deuxième tome, le scénariste opère déjà un petit rétropédalage dans son récit et plutôt que d’en remettre un couche sur l’action, laisse la place à la psychologie des personnages et au rapport compliqué entre le vrai-faux héros, Nathan, et son frère Ed.
Nathan, c’est le scientifique à l’origine du premier accident, déterminé à tout faire pour réparer ses erreurs et prévenir l’occurrence d’une nouvelle catastrophe. Ed, « sauvé » de la dimension parallèle à la fin du volume précédent, ne rêve au contraire que d’une chose: repartir dans cette civilisation brutale et libre qu’il a appris à aimer et où il a bâti une famille. Un désaccord philosophique majeur qui ne sera pas sans conséquence mais qui malheureusement contraint ce tome 2 à se dérouler presque exclusivement à Philadelphie, loin, trop loin, de ce territoire mythique promesse d’aventure dont rêve Ed. Ce dernier n’a pas spécialement le beau rôle et pourtant on lui donnerait raison : nous aussi lecteurs, aimerions y passer plus de temps et voir se déployer ses paysages et son bestiaire fantasmagorique sous le crayon de Lorenzo De Felici et le pinceau de la coloriste Annalisa Leoni.
Les monstres sont bien là, téléportés dans Philadelphie par un tour de scénario, et la chute semble bien indiquer qu’on en saura plus sur la dimension dans le tome 3. Mais pas sûr que caler si tôt dans la série un épisode de transition ait été le bon choix. Peut-être Kirkman avait-il, pendant l’écriture de ce volet, la tête à autre chose. Comme, au hasard, la fin surprise apportée tout dernièrement au monument TWD…
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