Par Thomas Gilbert. Manolosanctis, 16 €, le 6 janvier 2011.

Thomas Gilbert poursuit sa trilogie mettant en scène son Oklahoma Boy, avec cette fois un récit de guerre. Dans les tranchées de 14-18, le jeune prêcheur est chargé d’entendre les dernières confessions et volontés des victimes des bombes et des gaz. Mais rapidement, il devient un tueur sanguinaire (dans l’armée, on appelle ça un bon élément). Et il est hanté par des fantômes et ne cesse de naviguer entre la vie et l’au-delà….

Difficile de repartir dans un nouveau tome, après le final saisissant du premier volume (on ne dit rien, pour ceux qui ne l’auraient pas encore lu). Et pourtant, Thomas Gilbert s’en sort plutôt bien, avec un récit relativement classique sur la Grande Guerre. Relativement car, peu à peu, le monde des morts prend plus d’importance dans le quotidien de Oklahoma Boy et l’horreur fantasmée se mêle parfaitement à celle qui pleut du ciel et enterre les soldats. Ce parti-pris fantastique relance ainsi l’intérêt en milieu de volume, et laisse la porte ouverte à de multiples possibilités pour la fin de la trilogie. On en salive d’avance. D’autant que le trait du jeune auteur s’affirme et que ses idées graphiques, autant du point de vue de la couleur que de la mise en place, se font de plus en plus judicieuses.

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