OMAC : L’Arme ultime
Ordinaire employé chez Cadmus Industries, Kevin Kho se change tout à coup en surhomme irascible. Il est O.M.A.C., l’Organisme Mécanique d’Assaut Caractérisé, habité par la voix de l’œil, qui contrôle son corps et son esprit depuis l’espace. Ni Checkmate, sorte d’ONU du futur, ni Superman ne sauront freiner son irrésistible élan…
L’Arme ultime, dans la collection DC Renaissance d’Urban Comics, fait revivre la créature extraordinaire de Jack Kirby, O.M.A.C, l’iroquois bodybuildé tout-puissant. Pari osé et en partie manqué. Car tout au long des 160 pages, Dan Didio et Keith Giffen peinent en effet à assumer l’héritage du maître. Côté intrigue, pas de surprise, le pitch est identique même si le scénario insiste sur les questionnements de Kevin Kho. Pas de panique toutefois, les amateurs de combats bien musclés seront servis. À chaque épisode, c’est systématique, O.M.A.C. affronte une créature dans des duels épiques ! Là où Kirby offrait la vision saisissante d’un monde mécanisé en proie à l’extinction, Giffen lui préfère une intrigue gonflée d’action et sans temps mort, avec pour héros une brute vraiment bêta ici, qui s’apitoie en boucle… Surtout, la narration répète la même scène stéréotypée : une téléportation, un monstre, un combat…
Ultra classique, cet OMAC ne parvient toutefois pas à ennuyer totalement. Grâce au visuel percutant, offrant d’impressionnants corps-à-corps mais qui, dans la durée, balance néanmoins entre l’attendu et l’ordinaire bas de gamme. On l’aura compris, le génie visionnaire de Kirby cède le pas au grand-spectacle vain avec l’étrange impression que Giffen ne parvient pas à dépasser l’horizon du simple clin d’œil complice, comme un terrible aveu d’impuissance. Et ce ne sont pas les pâles bio-gators qui nous feront changer d’avis. Bref, un comics hélas très ordinaire, « suite » creuse d’une BD culte.
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