Omni-visibilis ****
Par Matthieu Bonhomme et Lewis Trondheim. Dupuis, 19€, le 27 août 2010.
Hervé est un mec tout ce qu’il y a de plus ordinaire, catégorie « loser »: obsédé par l’hygiène, il drague l’une de ses collègues (alors qu’il a déjà une copine), et son meilleur ami est un « idiot aux cheveux gras ».
La vie de ce trentenaire à lunettes et moustache change radicalement lorsqu’il réalise, un matin, que tout le monde peut voir à travers ses yeux, et qu’il est possible de communiquer avec la planète entière à travers lui…
Via Omni-visibilis, c’est à une course-poursuite à la fois enthousiasmante, effarante et drôle que Lewis Trondheim et Matthieu Bonhomme nous convient. Le premier, auteur entre autres des Formidables Aventures de Lapinot ou, plus récemment, de Bludzee, a imaginé une malédiction incompréhensible à laquelle une sorte de « Dude » – en référence au film The Big Lebowski des frères Coen – doit faire face. Avec l’aide de deux de ses amis, tout aussi nigauds que lui, Hervé tente de faire fructifier de manière délirante ce « don » si particulier, qui provoque le harcèlement du péquin moyen…
Emaillée de nombreux gags finement sentis, qui braquent souvent les projecteurs sur la veulerie de l’être humain, cette bande dessinée est mise en images par Matthieu Bonhomme. Le dessinateur de Messire Guillaume ou du Marquis d’Anaon traduit avec sobriété et subtilité les rebondissements de l’aventure. Il a opté pour une tonalité bleutée, qui baigne l’album dans une ambiance à la fois un peu froide et fantaisiste, et contraste habilement avec son trait réaliste. Dynamique et subtil, son coup de crayon habite parfaitement le délire intelligemment construit qu’est Omni-visibilis. Au fil de la lecture, on rit, on s’étonne, et l’on est conquis.
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Et rapport à Celebritiz? C’est mieux? Moins bien?
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Et rapport à Celebritiz? C’est mieux? Moins bien?
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