On se reposera plus tard
Marie, 75 ans, vit à Blois. Elle est très dynamique, participe à un cours de gym collectif, déjeune avec sa meilleure amie tous les midis et parle à son perroquet. Mais un jour elle se fait renverser par une trottinette et se blesse. Pour ne pas la laisser seule durant leurs vacances d’été, son fils insiste pour qu’elle entre temporairement dans une Marpa (Maison d’accueil et de résidence pour l’autonomie). Ce lieu, contrairement à un Ehpad, est non médicalisé. Les résidents doivent être autonomes. Par contre, ils partagent des services en commun, comme la restauration collective, la présence d’une personne la nuit en cas d’urgence, etc.
Cet ouvrage est né d’un partenariat entre Steinkis et l’association BD Boum (qui organise le festival du même nom et gère la Maison de la BD à Blois). Depuis 1999, BD Boum développe un projet éditorial de BD reportage et documentaire sur des thématiques sociales. Pour cet ouvrage Brigitte Luciani, au scénario, a ainsi bénéficié d’une résidence d’écriture à la Maison de la BD – précisions importantes dans la mesure où ce contexte influe sur la construction de l’album et sur le sentiment qu’il s’en dégage. Le récit fictif est bien mené, on le lit avec intérêt bien que sans palpitations (ce qui est plutôt conseillé à cet âge). Mais on sent clairement que le scénario nous « emmène » à travers une visite guidée d’une Marpa, grâce à un personnage archétype. Cela dit, la galerie de portraits (une personne négative, un résident en fauteuil, une personne à la sénilité naissante, etc.) et les problématiques (le repli sur soi, la difficulté d’aller de l’avant, la peur de mourir, etc.) que l’on trouve dans ce type de lieu sont tout à faut convaincantes et bien observées.
Bien sûr, le sujet ne donne pas très très envie de s’y plonger mais il est indéniable que c’est un des grands enjeux de ce siècle, compte tenu de la courbe d’âge de la population ! Brigitte Luciani réussit à en faire une histoire digeste et positive. Claire Le Meil propose un dessin léger avec de simples hachures et des rehauts d’ombres bleutées. Elle utilise la couleur à bon escient à la fin de l’ouvrage pour symboliser le retour à la vie des résidents lors d’une excursion aux Jardins de Chaumont (l’ouvrage sert aussi à valoriser la région…). On retient au final le côté « feel good » de cet album qui transcende le sujet. Car c’est à tout âge que l’esprit d’aventure, de curiosité et de lâcher prise permet de voir la vie autrement.
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