Où en est la BD numérique ? Zoom sur BD Nag
Les projets de bande dessinée numérique seront à l’honneur au prochain Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, à travers plusieurs rencontres et conférences. Et 2013 sera l’année de toutes les expériences et initiatives d’auteurs. Pour bien mesurer ce qui nous attend, BoDoï propose un petit tour d’horizon des projets existants ou en développement. Première étape : BD Nag.
L’an dernier, le dessinateur Pierre-Yves Gabrion (Primal Zone), appuyé d’auteurs et techniciens motivés, dont ceux d’Emedion, lançait un magazine BD numérique gratuit à destination des enfants. Des histoires complètes et des séries à suivre, en mode « screen comics », c’est-à-dire une case par écran, lisible sur n’importe quel terminal. Un an plus tard, le bilan est modeste, mais encourageant : « Cette première année de diffusion de contenus gratuits nous a permis de constater qu’il exisitait un public avide de création, un public plus large que les habituels lecteurs de bandes dessinées, raconte Pierre-Yves Gabrion. Nous comptons plus de 20000 lecteurs sur l’AppStore et les retours sont positifs. Nous allons donc passer en phase de développement, et sortir cette année nos premiers ebooks payants. »
Fondé sur l’idée d’un réseau de compétences, BD Nag ne s’est pas constitué en société et n’a pas de business model gravé dans le marbre. « Contrairement à d’autres projets qui ont l’air de paquebots, nous sommes partis à la rame et nous comptons hisser bientôt une voile!, s’enthousiasme Pierre-Yves Gabrion. Nous ne gagnons pas notre vie avec BD Nag, nous travaillons tous à côté, donc ce projet prend le temps qu’il lui faut, évolue, s’adapte. Mais le budget pour 2013 est bouclé, le site web est en ligne et l’application va changer. L’important, c’est de durer. »
En termes de contenus et de narration pour l’écran, l’auteur a choisi une cible jeunesse par goût, mais aussi parce que « les enfants n’ont aucun a priori par rapport à la lecture ». Dans sa tête, il imagine des cases aux dimensions smartphone, « parce que si c’est lisible sur un téléphone, ce sera lisible partout », et doit se forcer à ne pas trop charger ces petites images. « C’est un nouveau genre hybride, une sorte de diaporama case à case, qui n’a l’air de rien mais qui est au final très naturel. »
Persuadé que la lecture de bandes dessinées sur écran sera chose commune dans dix ans, Pierre-Yves Gabrion a endossé bon gré mal gré ce costume de pionnier qui bidouille du code web, après avoir tenté de convaincre les éditeurs traditionnels d’investir dans cette voie. « Le monde bouge, mais les gens ne changent pas. Les initiatives d’auteurs montrent bien qu’il y a une volonté de leur part d’avancer, d’essayer. C’est positif, d’autant que les lecteurs sont touchés, en général, quand il s’agit d’initiatives indépendantes. Si BD Nag ne fonctionne pas, ce n’est pas grave, car d’autres y arriveront. Il faut y aller, c’est le sens de l’Histoire.«
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Euh, il n’y a pas un graphiste dans leur équipe ? Parce que « aller dans le sens de l’histoire » en se présentant avec des titres aux typos aussi mal gérées, c’est pas gagné.
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