Où sont passés les grands jours? #1
Quand leur copain Fred s’est suicidé, Hugo, Etienne et Jean-Marc ont senti comme un grand vide. Une absence qui les renvoie à leur jeunesse désormais lointaine, eux les jeunes quasi-quadras embarqués dans le morne tourbillon du quotidien. Ils ont l’âge de se poser des questions sur le parcours déjà accompli, et sur les longues années qui leur restent à vivre. Ils se cherchent et ne trouvent pas toutes les réponses à leurs interrogations. Seul Hugo, en couple et papa d’une petite fille, semble un peu plus posé. Mais ce n’est qu’une apparence.
Jim poursuit son portrait sincère et réaliste d’une génération de jeunes adultes en plein doute, ces enfants des années chômage qui grandissent dans une crise économique permanente et dans une perspective peu riante quant à leur avenir. Après le marquant Petites Éclipses, le raté Une nuit à Rome et le bancal Une petite tentation, Jim ajoute donc une pièce au puzzle, possédant les mêmes qualités et défauts que les précédentes. Les qualités : un vrai talent pour peindre le monde d’aujourd’hui de manière sobre et pour écrire des dialogues crédibles. Le défaut : un goût prononcé pour l’eau de rose ou le mélo (ici, plutôt mélo), dopé par un suspense parfois artificiel, qui annihile ses efforts de réalisme. Dommage, car son histoire est bien calibrée, comporte de bonnes idées et n’ennuie jamais malgré des situations pour le moins banales (la vie, quoi). Malgré quelques grosses ficelles et un certain sentimentalisme, on lit ce premier tome au titre assez pompeux sans déplaisir, notamment grâce à l’élégante ligne d’Alex Tefengki (Tranquille Courage, Les Âmes nomades) qui, s’il ne réussit pas toutes ses pages, sait tirer le meilleur de ses personnages. Pas le meilleur titre de Jim, mais bien meilleur que d’autres.
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