Oublie mon nom
Il y a des familles qui ont des secrets plus lourds que d’autres. Une date de naissance qui ne colle pas, une mystérieuse enfant disparue dont personne ne parle… Pour Zerocalcare, c’est seulement après le décès de sa grand-mère, dont il était très proche et autour de qui les mystères semblaient graviter, que les masques vont commencer à tomber. Pas facile à avaler pour le jeune homme qui doit aussi faire face à ses angoisses vis-à-vis de son passage à l’âge adulte, qu’il partage avec humour et autodérision.
Après La Prophétie du tatou et Kobané Calling, Zerocalcare revient en France avec ce (gros) album très personnel, dans lequel il mêle ses souvenirs familiaux authentiques à son regard mordant sur le monde qui l’entoure. Au milieu des introspections métaphysiques du protagoniste, un vieil ado qui fait encore le deuil de sa crête de punk, l’auteur évoque avec beaucoup de tendresse la trajectoire de vie de sa mère et de sa grand-mère, l’occasion de balader son lecteur entre la Russie, l’Angleterre, la France et l’Italie.
En plus de son coup de crayon caractéristique, Zerocalcare joue sur la symbolique dans les couleurs et mise sur les partis pris originaux : certains personnages sont ainsi représentés sous des traits animaliers.
Il convient enfin de souligner l’excellente traduction de Brune Seban, qui réussit à retranscrire dans toute leur saveur le langage familier et les références dont l’album fourmille.
Drôle, touchant et décalé, Oublie mon nom réussit à aborder les thèmes du deuil et de la quête de ses origines avec originalité et délicatesse. On adhère !
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