Pacific Palace
Pour accueillir Iliex Korda, un dictateur en fuite, le Pacific Palace est vidé de ses occupants et de la majeure partie de son personnel. En plus du directeur, d’une gouvernante et d’un cuisinier, Spirou et Fantasio sont chargés d’assurer le bon séjour du tyran et de sa famille, en attendant que les autorités françaises décident de son sort. Alors que Fantasio cherche un scoop, Spirou tombe amoureux d’Elena, la fille de Korda. Sur fond d’intrigues géopolitiques et de faux semblants, se noue une romance impossible dans une ambiance étrange, pesante.
L’hôtel, un palace perdu sur la Riviera, vide et coupé du monde, est plus qu’un cadre à l’histoire, c’est un personnage à part entière qu’on découvre en même temps que nos héros. On se perd avec eux dans cet endroit hors du temps et on s’émerveille de ses jardins, ses halls, ses couloirs, sa piscine, tous surdimensionnés, vides et silencieux. Pour ses décors, Christian Durieux délaisse la simplicité et la rondeur de ses personnages volontairement caricaturaux et multiplie les détails et effets, les jeux de couleurs et de perspectives.
De tels instants suspendus renforcent encore l’ambiance, soulignant la solitude, l’attente, le danger, mais aussi la langueur d’un Spirou amoureux. Il y avait un peu de place, encore, pour davantage de contemplation dans cette intrigue en huis clos au rythme presque trop soutenu. Car d’autres mystères se tissent derrière les portes closes et Fantasio est bien décidé à tout savoir. Trop gouailleur, trop fanfaron, peut-être n’est-il pas celui qui détient toutes les clés. Par touches subtiles, le scénario nous les dévoile peu à peu jusqu’à un final intelligent qu’il serait dommage de définir plus précisément pour en conserver les surprises.
Notre séjour au Pacific Palace aura duré trois jours. Trois jours qui passent beaucoup trop vite.
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