Palmarès du Japan Media Arts Festival 2011 : une ouverture internationale
Le Japan Media Arts Festival couronne La Cité Saturne et distingue une BD espagnole et un graphic novel américain.
Le Japan Media Arts Festival est organisé depuis 1997 par l’Agence pour les affaires culturelles du Japon et l’association CG-Arts. Durant cette importante manifestation, sont attribués chaque année des prix dans diverses catégories : arts, divertissements (comprenant jeux vidéo et sites web), l’animation, les mangas.
Pour le manga, ce prix est hautement convoité et synonyme de reconnaissance au Japon, comme l’est le prix Osamu Tezuka. Pour mémoire, quelques œuvres récompensées du Grand Prix les années précédentes : Vinland Saga (Makoto Yukimura), Le Pays des cerisiers (Fumiyo Kouno), Journal d’une disparition (Hideo Azuma), Vagabond (Takehiko Inoue)… Il y aussi les Prix d’excellence, avec de beaux lauréats : Ascension (Shin’Ichi Sakamoto), Le Samouraï Bambou (Issei Eifuku & Taiyô Matsumoto), Yotsuba& ! (Kiyohiko Azuma), Pluto (Naoki Urasawa)…
Cette année, pas moins de 2700 œuvres venant de 57 pays ont participé. Si les prix viennent d’être annoncés aujourd’hui, l’exposition concernant les œuvres gagnantes sera visible du 22 février au 4 mars 2012 au centre national d’art de Tokyo. La cérémonie de remise des prix aura lieu quant à elle à Tokyo Midtown (dans le quartier de Roppongi) le 21 février 2012.
Le Grand Prix 2011 est attribué à la dernière et plus longue œuvre de Hisae Iwaoki : La Cité Saturne. Récemment conclue dans le magazine Ikki (Goyô, Blessures Nocturnes, Dorohedoro, Freesia…), cette série a vu paraître cet été son 7e et dernier volume au Japon. En France, elle se conclura en 2012, chez Kana. On vous en reparlera !
Quatre œuvres ont reçu un prix d’excellence. Il y a tout d’abord The Top Secret, le manga policier de Reiko Shimizu. Auteure plébiscitée au Japon, cette dernière est maudite en France : ses œuvres ne trouvent malheureusement pas leur public. Tonkam, convaincu de la qualité de The Top Secret, continue cependant cette série traduite depuis 2008.
Deuxième lauréat: Ano-hi kara no Manga de l’auteur de Jacaranda – l’arbre de vie, excellent ouvrage paru chez feu Kankô. Une intéressante interview du mangaka Kotobuki Shiriagari est d’ailleurs à lire sur le site de nos confrères de du9.
Chose plus rare cependant, et même totalement inédite, les deux autres œuvres emportant les derniers prix d’excellence ne sont pas japonaises. En effet, il s’agit du très bel album espagnol Rides de Paco Roca et du non moins méritant graphic novel américain Fun Home d’Alison Bechdel ! Cette ouverture internationale laisse envisager de nombreuses possibilités pour ce prix. Ce dernier, qui est très réputé au Japon, gagnera peut-être la même aura internationale que les Eisner Awards ou un prix à Angoulême en s’ouvrant aux œuvres étrangères… Peut-être aussi que les catégories devront évoluer, et que cela mènera les Japonais à s’intéresser davantage aux bandes dessinées étrangères…
Ce festival est également l’occasion de mettre en avant de nouveaux talents. Trois auteurs japonais sont distingués et remportent un prix d’encouragement. Tsuchika Nishimura pour The Adventures of Nakayoshi crew, Koichi Masahara pour Magemon et Tomoko Fuyukawa pour son manga digital (à lire ici) Mustard-Chocolate. Pour ceux qui sont intéressés par les gagnants des 3 autres catégories, je vous invite à vous rendre sur le site officiel.
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