Un groupe de quatre copains part en vacances en Méditerranée, dans un pays qui pourrait être la Grèce. Un pays si loin et si proche, avec ses enfants vivant dans les ordures, ses stations balnéaires à l’abandon, ses habitants crevant de faim… Alors quand une vieille folle insiste pour les accueillir dans ce qui reste de son auberge, nos deux couples branchés n’osent refuser. L’horreur commence ici.

On connaît Éric Borg pour son excellent Rocher rouge, sa suite décevante ou Crématorium. Revoilà le scénariste avec une casquette d’éditeur, pour un album monté, non sans mal, grâce à un financement participatif. Avec au dessin Alex Talamba, son complice de Sidi Bouzid Kids. Entre fable sociale et conte horrifique, Pandora Beach ne sait jamais sur quel pied danser, et le lecteur non plus. La dénonciation du tourisme aveugle des occidentaux dans des territoires miséreux est bien faiblarde, et l’on regrette alors que le sillon fantastique ne soit pas davantage creusé. De ce concept bancal, il ressort un album mal fichu, n’allant au bout d’aucune de ses bonnes pistes initiales, et dont le dessin globalement attrayant et enlevé souffre de quelques moments d’absence gênants. Dommage…