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12 Comments

Paolo Cossi raconte le génocide arménien en bande dessinée

12 janvier 2009 |

cossi_intro.jpgIl a 28 ans et parle avec un enthousiasme tout italien au téléphone. Paolo Cossi, jeune talent transalpin, a déjà publié plusieurs livres dans son pays, mais Medz Yeghern – Le Grand Mal est son premier à passer la frontière. Peut-être parce que c’est celui qui porte le sujet le plus fort et le plus universel : le premier génocide du XXe siècle, celui des Arméniens par l’armée turque en 1915. Un événement historique méconnu en Italie, qui a tellement sidéré Paolo Cossi qu’il a décidé d’en faire une épaisse bande dessinée, à la fois pédagogique et bouleversante.

D’où vient votre intérêt pour le génocide arménien ?
Il y a encore deux ans, je ne savais rien de ce génocide. C’est un ami qui travaillait en Turquie qui m’en a parlé pour la première fois : en 1915, environ 1,5 million d’Arméniens ont été déportés et massacrés par l’armée turque. Je lui ai répondu que c’était impossible, car je n’avais vu ça nulle part dans les livres d’histoire ! Et pourtant, c’était vrai. Mon ami m’a montré des films, des documents et j’ai commencé à m’y intéresser.cossi_oubli.jpg

Et vous avez décidé d’en faire une bande dessinée…
Il n’est pas forcément nécessaire d’être proche des gens pour partager leur douleur. Mais de nombreuses personnes autour de moi ont été étonnées que je veuille faire une BD sur le génocide arménien, qui est complètement ignoré en Italie. Pour moi, il était donc très important de raconter cette histoire, car c’est un crime contre l’humanité, un crime qui touche tout le monde.

Comment avez-vous procédé pour vous documenter ?
J’ai rencontré Antonia Arslan [écrivaine italienne d’origine arménienne, auteure notamment du roman Le Mas des alouettes et de Il était une fois en Arménie], qui m’a donné de nombreuses informations sur le génocide. Elle m’a également présenté des Arméniens, qui m’ont raconté des histoires et des anecdotes sur des membres de leur famille qui avaient vécu ces événements. Je ne suis jamais allé en Arménie, mais j’aimerais beaucoup.

À quelles difficultés avez-vous été confronté sur ce livre ?
Tout d’abord, il fallait que je fasse très attention en écrivant mon scénario, car je mélange la fiction et l’Histoire. Mais je me suis servi de tous les témoignages que j’avais recueillis pour construire mes personnages, donc le travail était plus aisé. La seconde difficulté était le contexte politique, car la Turquie refuse toujours de reconnaître ce génocide, alors qu’elle frappe à la porte de l’Union européenne.

Avez-vous eu des problèmes avec certains Turcs ?
Non, pas pour l’instant. Mais mon livre n’est pas à proprement parler politique. Il a un côté presque journalistique, à la manière de Maus d’Art Spiegelman ou Palestine de Joe Sacco. Comme le premier, j’évoque des événements du passé et, comme le second, je parle de choses peu connues. Mais avec cette différence : mon scénario suit une trame fictionnelle.

cossi_massacre.jpgGraphiquement, vous utilisez tantôt une ligne limpide, tantôt des dessins proches de la caricature. Pourquoi faire intervenir ces différents styles ?
Pour Le Grand Mal, j’ai simplifié mon style, afin de mieux servir une histoire déjà très crue et forte. Une ligne plutôt claire, sans couleurs, suffisait. Ensuite, c’est vrai, je caricature certains personnages, les soldats turcs notamment. Car je veux que les lecteurs comprennent bien la méchanceté de certains de ces hommes : il faut donc que je caricature leur âme.

Certains séquences sont très violentes…
Je n’ai pas dessiné les séquences violentes gratuitement, mais bien pour choquer les gens. Je souhaite remuer les lecteurs : le génocide arménien, ce n’est pas une fiction, ça s’est réellement passé et c’était horrible!

D’autres scènes sont plus drôles, notamment quand vous caricaturez Corto Maltese en vilain contrebandier…
C’est une forme d’hommage humoristique à Hugo Pratt, que j’aime beaucoup, et qui a lui-même évoqué le génocide arménien dans La Maison dorée de Samarkand. J’ai transformé Corto Maltese – qui est habituellement un aventurier séduisant – en un petit brigand plutôt moche… Je pense que Pratt aurait bien ri.

À la fin du livre, vous consacrez un chapitre à la commémoration du génocide par les Arméniens. Pourquoi ?
Le mémorial du génocide, sur la colline aux hirondelles d’Erevan [capitale de l’Arménie], est aussi le symbole de la naissance de la nation arménienne. Conclure sur un nouveau départ me paraissait important et porteur d’espoir, notamment sur une future réconciliation entre Turcs et Arméniens…

Propos recueillis et traduits par Benjamin Roure

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Medz Yeghern – Le Grand Mal
Par Paolo Cossi.
Dargaud, 9,50 €, le 16 janvier 2009.
Achetez Medz Yeghern – Le Grand Mal sur Amazon.fr

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medz_yeghern_couv.jpg medz_yeghern_33.jpg medz_yeghern_36.jpg medz_yeghern_79.jpg medz_yeghern_96.jpg

Commentaires

  1. Bonjour Monsieur Cossi,
    j’attendais avec impatience la publication de votre livre que je n’ai pas encore entre les mains!!
    Je viens de lire l’interview que vous avez accordé à Benjamin Roure et, si j’ai un seul regret aujourd’hui, c’est d’être à la retraite depuis peu sinon je vous aurez eu en ligne ou en direct pour un entretien similaire à celui-ci.
    Je vous félicite pour cet ouvrage, car parler du génocide des arméniens sous cette forme il fallait y penser et surtout le réaliser!!!
    Vous dites en ces termes en répondant à une des questions «  »Certains séquences sont très violentes.Je n’ai pas dessiné les séquences violentes gratuitement, mais bien pour choquer les gens. Je souhaite remuer les lecteurs : le génocide arménien, ce n’est pas une fiction, ça s’est réellement passé et c’était horrible!! » »
    Tellement horrible que mon père n’a jamais voulu évoquer avec ses propres enfants ce qu’il a enduré avec ses frères et soeurs. La violence avec laquelle toute sa famille a été exterminée l’a rendu non pas amnésique, mais fermé et taciturne.
    La preuve, j’ai découvert il y 3 ans que mon père avait une soeur ainée âgée de 15 ans à l’époque du génocide et violée par un turc et de là, la naissance d’un petit garçon et le cours de l’histoire à fait qu’elle à dû l’abandonner sans se douter qu’il l’a retrouveré 50 ans plus tard!! Mais pour ma tante c’était trop tard!! Entre temps mariée à 2 reprises, sa vie avait pris un autre tournant.
    Depuis la découverte récente de ce drame familial ja’i tout mis en oeuvre pour rechercher en Turquie cet enfant à moitié turc qui portait malgré tout le sang de ma tante. Aidée par une cousine turcophone et aussi par le hasard j’ai retrouvé il y a un mois et demi les 10 enfants de ce « cousin » turcs avec qui je corresponds à présent par internet et par traducteurs interposés.J’ai décidé de partir à leur rencontre en Mars prochain à Ankara.
    Il y a un an et demi je suis allée pour une première fois en Turquie dans l’espoir de les retrouver, pour eux sans succés, mais j’ai eu la chance de rencontrer des cousins éloignés de mon père ce qui m’a conduit tout naturellement à mon retour de relater tout cela par écrit dans un article qui a beaucoup ému la communauté arménienne qui s’est retrouvée dans cette histoire puisque nous avons tous un passé similaire ou presque.
    Voila cher Monsieur ce que j’ai eu envie de vous écrire ce amtin en ouvrant cette page et en y lisant votre article.
    Cordialement, Arpig-Rose Baravian.

  2. Bonjour Monsieur Cossi,
    j’attendais avec impatience la publication de votre livre que je n’ai pas encore entre les mains!!
    Je viens de lire l’interview que vous avez accordé à Benjamin Roure et, si j’ai un seul regret aujourd’hui, c’est d’être à la retraite depuis peu sinon je vous aurez eu en ligne ou en direct pour un entretien similaire à celui-ci.
    Je vous félicite pour cet ouvrage, car parler du génocide des arméniens sous cette forme il fallait y penser et surtout le réaliser!!!
    Vous dites en ces termes en répondant à une des questions «  »Certains séquences sont très violentes.Je n’ai pas dessiné les séquences violentes gratuitement, mais bien pour choquer les gens. Je souhaite remuer les lecteurs : le génocide arménien, ce n’est pas une fiction, ça s’est réellement passé et c’était horrible!! » »
    Tellement horrible que mon père n’a jamais voulu évoquer avec ses propres enfants ce qu’il a enduré avec ses frères et soeurs. La violence avec laquelle toute sa famille a été exterminée l’a rendu non pas amnésique, mais fermé et taciturne.
    La preuve, j’ai découvert il y 3 ans que mon père avait une soeur ainée âgée de 15 ans à l’époque du génocide et violée par un turc et de là, la naissance d’un petit garçon et le cours de l’histoire à fait qu’elle à dû l’abandonner sans se douter qu’il l’a retrouveré 50 ans plus tard!! Mais pour ma tante c’était trop tard!! Entre temps mariée à 2 reprises, sa vie avait pris un autre tournant.
    Depuis la découverte récente de ce drame familial ja’i tout mis en oeuvre pour rechercher en Turquie cet enfant à moitié turc qui portait malgré tout le sang de ma tante. Aidée par une cousine turcophone et aussi par le hasard j’ai retrouvé il y a un mois et demi les 10 enfants de ce « cousin » turcs avec qui je corresponds à présent par internet et par traducteurs interposés.J’ai décidé de partir à leur rencontre en Mars prochain à Ankara.
    Il y a un an et demi je suis allée pour une première fois en Turquie dans l’espoir de les retrouver, pour eux sans succés, mais j’ai eu la chance de rencontrer des cousins éloignés de mon père ce qui m’a conduit tout naturellement à mon retour de relater tout cela par écrit dans un article qui a beaucoup ému la communauté arménienne qui s’est retrouvée dans cette histoire puisque nous avons tous un passé similaire ou presque.
    Voila cher Monsieur ce que j’ai eu envie de vous écrire ce amtin en ouvrant cette page et en y lisant votre article.
    Cordialement, Arpig-Rose Baravian.

  3. GHAZARYAN Marine

    Bonjour, je suis une arménienne vivant en France depuis septembre 2008, et a vrai dire c’est ici qu’on aime et apprécie plus notre pays natal et l’histoire sans doute.Je viens de découvrir la petite description de votre ouvrage Mec Yeghern,j’ai jamais pensé qu’on peut présenter Le Grand Mal des arméniens en BD, en tout cas, c’est une très bonne idée et surtout très originale. J’essayerai de le trouver!!!Après je pourrai donner une opinion plus complète!
    Bonne continuation a vous et a bientot!
    Marine GHAZARYAN

  4. GHAZARYAN Marine

    Bonjour, je suis une arménienne vivant en France depuis septembre 2008, et a vrai dire c’est ici qu’on aime et apprécie plus notre pays natal et l’histoire sans doute.Je viens de découvrir la petite description de votre ouvrage Mec Yeghern,j’ai jamais pensé qu’on peut présenter Le Grand Mal des arméniens en BD, en tout cas, c’est une très bonne idée et surtout très originale. J’essayerai de le trouver!!!Après je pourrai donner une opinion plus complète!
    Bonne continuation a vous et a bientot!
    Marine GHAZARYAN

  5. barev barev je suis francaise d’origine armenienne par mon pére et son pere bref .
    je suis au lycée maintenant est je voudrais dire une chose : depuis que j’ai mis un pied a l’ecole je n’est jamais entendu parler du genocide armenien ! je trouve horrible de ne pas montré au monde entier la souffrance que nos grand parents ont enduré certe , mais j ai réfléchis et je me suis dit apres tous 1915 c’est lointin . j’ai une amie qui et turk et qui ne connait rien a l’histoir de l’armenie ! ! ! c’est tres etrange enfin ce que je shouaite c’est que l’armenie puisse s’entendre avec la turky :) car je trouve sa domage ! :s en tou ka merci d’avoir fait l’histoir de notre pays en bd . bonne journée a tous . j’espere que les armeniens ne sont pas faché et ne croivent pas que je les ai trahit car l’arménie et dans mon coeur pour toujours ( je sai ou est ma patrie ) kiss

  6. barev barev je suis francaise d’origine armenienne par mon pére et son pere bref .
    je suis au lycée maintenant est je voudrais dire une chose : depuis que j’ai mis un pied a l’ecole je n’est jamais entendu parler du genocide armenien ! je trouve horrible de ne pas montré au monde entier la souffrance que nos grand parents ont enduré certe , mais j ai réfléchis et je me suis dit apres tous 1915 c’est lointin . j’ai une amie qui et turk et qui ne connait rien a l’histoir de l’armenie ! ! ! c’est tres etrange enfin ce que je shouaite c’est que l’armenie puisse s’entendre avec la turky :) car je trouve sa domage ! :s en tou ka merci d’avoir fait l’histoir de notre pays en bd . bonne journée a tous . j’espere que les armeniens ne sont pas faché et ne croivent pas que je les ai trahit car l’arménie et dans mon coeur pour toujours ( je sai ou est ma patrie ) kiss

  7. Lilit Mikaelian

    Aujourd’hui on doit voter la loi contre la negation des génocides, y compris celui des arméniens…

    LA NOUVELLE GENERATION DES ARMENIENS ARRIVE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

  8. Lilit Mikaelian

    Aujourd’hui on doit voter la loi contre la negation des génocides, y compris celui des arméniens…

    LA NOUVELLE GENERATION DES ARMENIENS ARRIVE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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