Paper Girls #1
Un paper boy aux États-Unis, c’est un livreur de journaux. Notez le masculin. Et notez bien le féminin dans le titre de la nouvelle série signée Brian K. Vaughan (Saga). Car c’est un groupe composé exclusivement de gamines que l’auteur fiche au guidon de vélos sillonnant la petite ville de Stony Stream, dans l’Ohio, pour jeter au petit matin, les nouvelles du jour sur le palier des abonnés. Il y a Erin, la nouvelle, Mac, la rebelle fumeuse au leadership naturel, Tiffany, la gameuse, et KJ, la sportive. Une bande de petites futées qui se retrouve au lendemain d’Halloween prise au beau milieu d’une guerre des mondes qui se déclare dans leur quartier entre, d’un côté, des chevaliers en armure montés sur des dinosaures volants (!) et, de l’autre, des ninjas venus du futur (!!).
Inutile d’attendre ici la profondeur atteinte par Vaughan dans Saga ou Y, le dernier homme. Paper Girls fonctionne comme une série B hommage aux productions Amblin, type Les Goonies, carburant à la même nostalgie que la série télé Stranger Things. Car, détail qui a son importance, l’intrigue de Paper Girls se déroule en 1988 et on retrouve sous la belle ligne claire de l’excellent Cliff Chiang (le dessinateur du Wonder Woman du New 52), la plupart des incunables de l’époque : les BMX, les Walkman et les pavillons interchangeables des banlieues résidentielles de l’Amérique de Reagan. Rien ne manque à la reconstitution. Mais à naviguer en terrain trop familier, on en vient à regretter de ne pas être davantage surpris par cette aventure sur des rails, dont même les rebondissements les plus insensés laissent un sentiment de déjà vu.
Mais il ne s’agit là que du premier tome d’une épopée qui n’a pas encore livré toutes ses clés et qui, connaissant Vaughan, pourrait parfaitement prendre un tour inattendu. Ses quatre héroïnes en ont assurément encore sous la pédale.
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