Duke est un sale petit bonhomme. Alcoolique patenté, squatteur et fier de l’être, loser permanent, il pourrait susciter la compassion. Mais ses mauvaises manières et son goût pour le mensonge, l’escroquerie et la couardise en fond un type peu fréquentable. Il essaie tout de même de renouer avec son frangin – beau, riche, sûr de lui, tout son contraire – mais une invasion de sortes de choses extraterrestres super bien organisées va ruiner tous ses (maigres) efforts.

Stan Silas en fait des tonnes. Dans les blagues potaches, les retournements de situation osés, les dialogues vulgaires, les personnages hauts en couleurs. C’est à la fois son plus gros défaut et sa plus grosse qualité. Car, au-delà de cette outrance assumée et franchement éreintante à la longue, l’auteur de Biguden ou La Vie de Norman réussit à happer son lecteur dans une histoire ahurissante portée par un antihéros des plus antipathiques. Lire Parasites, c’est assumer son côté maso de passer 64 pages aux côtés d’une telle raclure. Dont on finit par s’enticher, même si fait mal de l’avouer. Son ton rentre-dedans, son dessin cartoonesque et ses partis-pris scénaristiques – comme celui de faire mourir, sans crier gare, nombre de protagonistes qu’on pensait importants – font de ce premier tome une lecture plutôt rafraîchissante dans le genre de la comédie horrifique. Et ça, c’est pas tous les jours. On accorde donc le bénéfice de l’effet de surprise à ce début de série. Reste à savoir si cela suffira pour la suite.