Par Darwyn Cooke et Richard Stark. Dargaud, 19 €, le 26 mars 2010.

Attention, perle noire. Cette adaptation du roman de Richard Stark (alias Donald Westlake) est une pure merveille. On y rencontre le massif Parker, truand charmeur qui ne s’engage sur un coup que s’il est sûr de sa réussite, et s’il est juteux bien entendu. Mais, évidemment, il y a le coup de trop, celui qu’on est obligé de faire parce que les caisses sont vides. Et bien sûr, il y a une femme. Blonde, envoûtante, fatale…

Implacable histoire de vengeance, ce premier volume de Parker entre dans la grande tradition des récits noirs, avec gangsters tête brulée, jolies pépées et commanditaires couards. La traduction de Tonino Benacquista, tranchante et précise, rend un magnifique hommage à la plume de Westlake (décédé en 2008), ainsi qu’aux films inspirés de son oeuvre, tel Le Point de non-retour avec Lee Marvin. Grâce à une voix-off sans chichis et des dialogues parfaitement calibrés, on entre immédiatement dans ce récit sombre et violent, dans lequel le héros éponyme avance pas à pas, et sans l’ombre d’un scrupule, pour abattre ceux qui l’ont trahi et récupérer son magot. Ce scénario impeccable jouit d’une mise en scène brillante et d’une mise en images d’une beauté sidérante, signée Darwyn Cooke, le repreneur du Spirit et l’auteur de quelques jolis Batman. Son style très sixties va évidemment comme un gant à cette histoire new-yorkaise située en 1962, et le bleu-gris appliqué dans ses cases non fermées donne à l’ensemble une patine unique. Amateur de polar noir et vintage, jetez-vous sur cet album et priez pour que Mr Cooke remette le couvert bientôt sur une nouvelle aventure de Parker.

PS: ne vous fiez pas aux couleurs complètement fausses sur le site de Dargaud. Jetez plutôt un oeil à la preview en VO sur le site de l’éditeur américain IDW.

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