Patriarchy #1
Dans ce futur post-apocalyptique, une rupture s’est créée entre les hommes et les femmes. Les premiers ont accentué leur domination, par la violence, l’esclavage, dans une forme d’obscurantisme machiste outrancier, quelque part entre le Moyen Âge et la dystopie de La Servante écarlate. Mais certaines femmes ont pris leur indépendance, et vivent en autarcie dans un camp retranché sous la coupe d’une guerrière sanguinaire et intransigeante. Qui n’hésite pas à sacrifier tout enfant mâle naissant dans leur communauté. Au sein de ces néo-Amazones, des voix dissidentes s’élèvent, pour garder les bébés, pour davantage de démocratie, pour une guerre de conquête sur les villages des hommes. Mais pour ces rebelles chez les rebelles, ce sera la fuite, ou la mort.
Imaginé d’abord pour devenir une série télé, le scénario de Patriarchy possède l’efficacité des shows musclés et calibrés pour plaire au plus grand nombre, autour de thèmes et de genres en vogue. Un biais original dans une tendance globale, un univers bien sombre, une dose de violence en bonus, tout est là pour cocher les cases du divertissement qui secoue gentiment. En BD, ça fonctionne aussi, pas grand-chose à redire : les caractères sont bien campés, le rythme est bien tenu entre action et moments plus calmes, le dessin de Belén Ortega – qui avait déjà collaboré avec Sylvain Runberg sur la version BD de Millenium – est solide. On lit donc ce premier tome sans déplaisir, mais en cherchant tout de même l’intérêt profond de la démarche. Car à trop jouer avec les codes du show mainstream, les bonnes idées tendent à se diluer et à perdre en singularité et en aspérités.
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