Par Fred Neidhardt. Delcourt, 12,90 €, le 7 juin 2008.

Fred Neidhardt (à découvrir sur son site hilarant www.fleurblog.com) appartient à cette catégorie d’hommes éduqués par Goldorak, qui ne confondront jamais un Golgoth avec un Monstrogoth. Le jour où ces robots des forces de Véga fondront sur la Terre, cet atout lui sera indispensable. Pour l’heure, l’auteur – plume de Psikopat et de L’Écho des Savanes – s’interdit de grandir comme un être normal, refusant de s’intéresser aux cours de l’immobilier et du CAC 40. On parierait presque qu’il boit encore du Tang (un breuvage aujourd’hui oublié, presque aussi vieux que l’absinthe !), collectionne les figurines de Spider-Man et exhibe des tee-shirts de Superman. Il a la nostalgie de la fin des années 70 et du début des années 80 : à cette époque bénie, restituée dans son album avec acuité et tendresse, les garçons portaient des bonnets de bain ridicules, qui leur transformaient la tête en prépuce. Ils rêvaient alors d’une idylle avec la petite culotte amicale de Purdey, jolie blonde de la série télé Chapeau melon et bottes de cuir. Ils n’étaient que des Toto en pattes d’eph et col roulé qui n’osaient même pas embrasser la voisine de palier sur la bouche… Devenu adulte, l’imposteur Fred Neidhardt, qui a récemment piégé Jean-Luc Delarue, évoque d’un trait enlevé ces années mythiques. Dans ce succulent recueil d’histoires courtes, on entend les riffs du groupe de hard rock Saxon et les clameurs du stade de Geoffroy-Guichard de Saint-Étienne. Toute une époque, qui n’est finalement pas si loin !

Pascal Paillardet

Achetez Pattes d’Eph et col roulé sur Amazon.fr