Paul à la maison
En 2012, Paul est auteur de bande dessinée et il est en plein lancement de son ouvrage au Salon du livre de Montréal. Mais le moral n’est pas au beau fixe. À 51 ans, Paul se sent vieux et mal en point, entre apnée du sommeil et dépression chronique. C’est que tout ne va pas au mieux : Lucie, sa femme, est partie, Aline, sa mère, décline… Et, pour couronner le tout, sa fille déménage outre-Atlantique, en Angleterre.
Doit-on encore présenter Paul, double, à peine déguisé, de l’auteur Michel Rabagliati ? Pour son 9e tome, le deuil, sous toutes ses formes, est traité : le deuil de son couple, celui de ses enfants devenus grands, celui de la perte d’un parent… Résolument nostalgique et triste dans son récit réaliste, l’auteur n’en oublie pas de nous faire sourire en adoptant le recul nécessaire, avec les réflexions de son chien ou encore avec sa manie de relever les différentes typographies sur les enseignes. L’émotion naît alors du parcours autobiographique de ce héros ordinaire qui se retrouve face à lui-même dans une vie qui, si elle n’a rien de dramatique, ne l’épargne pas non plus. On retrouve le Montréal de l’auteur, son univers, ces lotissements et sa langue. On est un peu moins sur l’enfance et la jeunesse, malgré les souvenirs, jamais très loin. L’ambiance automnale qui baigne l’univers de cet opus sied à l’humeur nostalgique omniprésente, peut-être plus marquée que dans les précédents albums.
Un tome en tout point émouvant, où chacun peut se retrouver, qui s’inscrit dans une œuvre majeure, traduite en six langues et couronnée de succès, notamment lors du 37e Festival d’Angoulême pour Paul à Québec.
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