Pauline (et les loups-garous)
Par Stéphane Oiry et Appollo.
Futuropolis, 15 €, dispo.
Pauline et Angus ne sont pas majeurs mais déjà en fuite. Ils pensent avoir tué le père de Pauline, dont le lecteur suppose qu’il abusait sa fille. Résultat : l’ado rouquine a peur du loup. Au propre comme au figuré. La nuit, elle imagine que les motards croisés sur l’autoroute ou fréquentés dans une fête se transforment en bêtes poilues aux crocs menaçants… Appollo (scénariste d’Île Bourbon 1730) et Stéphane Oiry (le dessinateur des Passe-murailles) semblent s’être beaucoup amusés à imaginer l’histoire de cette gamine terrorisée à l’idée de perdre sa virginité. Soigneusement coloré et jouant sur les ombres, le trait de Stéphane Oiry oscille entre réalisme et onirisme. Les auteurs, qui ambitionnaient de faire du « Russ Rohmer » en mariant l’esprit de Russ Meyer – spécialiste des films érotiques décalés – à celui d’Éric Rohmer, réussissent un album à l’atmosphère originale, entre road-movie inquiétant et conte initiatique. Dont la subtilité aurait toutefois gagné à se laisser envahir par plus de folie.
Laurence Le Saux
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