PDM
Tout est peut-être question de présentation. PDM, explicité comme « Paquet De Merde », se présente comme l’autobiographie – sans concession, vu le titre – d’un jeune entrepreneur dynamique qui devient éditeur de bandes dessinées. Intéressant, a priori. Mais il aurait fallu mieux scruter la couverture. On y voit un type (l’éditeur, donc), la mine triste, faisant face à un chien en laisse, entouré de femmes transparentes et de dos. En réalité, le vrai contenu de l’album était là.
Car cet album de 256 pages est en fait l’histoire d’amour de Pierre Paquet pour son chien (oui, vous avez bien lu). L’éditeur suisse raconte bien entendu comment il a lancé son label, évoque son premier et catastrophique festival d’Angoulême, parle des procédures intentées contre lui par un auteur… Mais il ne parle jamais des livres qui ont fait décoller son catalogue (la série Lincoln, les albums de Tony Sandoval…), de son choix commercialement inspiré de lancer des collections dédiées aux BD de voiture ou d’avion, du métier d’éditeur en somme… À la place, il détaille sa vie affective. Comment il est devenu accro au sexe, a laissé filer par lâcheté une femme véritablement amoureuse, et surtout comment il s’est laissé gagner par un amour quasi paternel pour son chien. Et, franchement, ce n’est jamais intéressant. Car, même s’il ne s’épargne pas, Pierre Paquet livre ici un récit très nombriliste en même temps qu’un plaidoyer naïf à l’extrême pour la cause animale. Dès lors, malgré le dessin agréable et enlevé de Jesus Alonso, on tourne les pages avec une certaine gêne, ébahi devant un tel déballage…
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