Peau neuve
Laura est une collégienne un peu introvertie, qui entre en 5e dans un nouvel établissement. Elle va rapidement se mettre à dos ses « camarades » de classe, quand la prof de français lui rend une rédaction sur ses dernières vacances. En effet, outre le fait de passer pour une fayote avec son 16 sur 20, elle passe pour une dégénérée quand l’enseignante révèle qu’elle a passé son été dans un camp naturiste…
Voilà une chronique adolescente juste et parfois touchante, qui sent le vécu. Entre l’univers impitoyable du collège, marqué par un déluge d’hormones mal maîtrisé, et la description du quotidien dénudé de vacances naturistes, c’est bien le regard de l’autre et le regard qu’on porte sur soi-même qui est le sujet d’Élise Griffon. L’auteure montre bien la difficulté de se retrouver nue au milieu de jeunes gens de son âge ou à peine plus âgés, alors que la puberté arrive. Et aussi à quel point assumer ses différences est un défi hors du commun dans une cour d’école, où la norme et la mode dictent les conduites, parfois avec violence. Le récit en deux temporalités croisées et un dessin ultra sobre à la ligne frêle fonctionne de manière efficace et permet une vraie justesse dans le ton. Mais l’auteure garde une trop grande distance avec ses personnages, installant une certaine froideur et une lecture involontairement détachée. Les séquences de violence adolescente ont tout pour être percutantes, mais il leur manque sans doute une mise en scène et un trait plus précis et affirmés pour être tout à fait saisissantes. Dommage.
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Cette histoire révèle bien le rapport problématique que les Français entretiennent avec leur corps.
Ces adolescents pour un très grand nombre d’entre eux visionnent du porno sur leur smartphone, beaucoup s’échangent des photos dénudées, mais être nue dans un camping (plage etc.), alors là c’est la honte!
Eh bien non, c’est tout simplement ne pas avoir de complexes avec son corps, c’est être bien dans sa peau, bien dans son corps et dans sa tête, et c’est la tenue la plus agréable quand il fait chaud.
Mais les adolescents (et les adultes aussi), sous des airs contestataires, sont en fait d’un incroyable conformisme, tout ce qui sort de leurs petits schéma de pensée les met dans tous leurs états.
En fait, ce malaise face à la nudité, la sienne ou celle d’autrui, c’est révélateur d’un trouble psychique. Et le fait que ce soit courant, que même les religions nous disent que c’est très bien, qu’un corps qui n’est pas caché est indécent, ça n’empêche pas que ça relève du trouble psychique.
Quelqu’un bien dans sa tête et dans son corps ne peut éprouver de gêne en étant nu(e) ou en étant en présence de personnes nues. -
Que les ados sont incroyablement conformiste est tout à fait juste. Pour le reste, c’est tout à fait discutable.
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Eh bien, Firenze, si c’est discutable, discutez!
Je vous lirai.Moi je trouve complètement stupide d’avoir peur ou honte d’être nue, et je trouve hideuse cette morale qui veut nous faire croire que la nudité est indécente, provocante, ridicule, et j’en passe!
Pourquoi pas les cheveux aussi, tant qu’on y est?!
Ah oui, c’est vrai, certain(e)s nous disent qu’être tête nue en public est indécent, provocant, immoral, qu’on n’est pas une « femme qui se respecte » etc.Or, non content de pourrir la vie des autres avec leur morale à deux balles, ces tartuffe se la pourrissent eux-même.
Instructif: tapez « la honte de ma vie » dans un moteur de recherche, et vous verrez que la moitié des récits concernent des histoire de quelqu’un qui est entré dans la salle de bain alors que la personne était nue, ou des histoires de maillot de bain qui a glissé alors qu’on plongeait etc.Franchement, si c’est le pire qui leur est arrivé dans la vie, heureux sont ces gens!!!!
Mais bon, on nous conditionne tellement jeune.
Dès la naissance, la quasi-totalité des gens considèrent qu’un enfant ne peut dormir qu’en pyjama.
Nounours, qui est pourtant à poil partout, pour se coucher il met un pyjama, et pour nager, il met un maillot.
Mazette, c’est que pour qu’un conditionnement soit bien réussi, il faut le commencer dès la naissance!
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