Petit Journal d’un gros fragile
Jonathan Munoz raconte ici ses souvenirs de prime enfance, dans l’époque bénie des années 80-90, celle où le téléphone portable n’existait pas, où l’on découvrait les animes sur le Club Dorothée à la télé, où l’on rêvait d’avoir une GameBoy. Un temps où le petit Jonathan a aussi dû digérer le divorce de ses parents, la vie tantôt à la campagne, tantôt à la ville. Mais aussi apprendre à parler aux filles, à gagner aux billes sans fanfaronner, à imiter Jean-Claude Van Damme. Et à prier pour ne jamais devenir adulte…
Dessinateur tantôt inspiré (Un léger bruit dans le moteur), tantôt beaucoup moins (Godman), Jonathan Munoz dévoile ici une succession de saynètes tendres et cruelles comme l’enfance, desquelles ressortent pas mal d’émotions. On rit, franchement ou jaune, mais on est aussi touché par ce parcours sinueux d’un gamin déménageant au gré des nouvelles copines de sa mère, et tentant de se forger des rêves (et des biceps) dans un environnement pas toujours simple. D’un trait doux, joliment éclairé par un élégant travail sur la couleur signé Anne-Claire Thibaut-Jouvray, il porte néanmoins un regard très nostalgique sur ces années-là, celles de l’innocence et d’une certaine liberté. Mais il n’en oublie pas les ressorts du gag, avec ce qu’il faut de comique de situation, de répétition, de découverte du sexe et de mignonne scatologie – et aussi, c’est la loi du genre, ses aspects répétitifs et pas toujours très fins. Au final, l’album est toutefois plaisant et bien équilibré, une bonne surprise de rentrée.
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