Au menu cette semaine: un happy end; des sans-papiers; un opéra; des dieux scandinaves; de jeunes éphèbes; et du théâtre.

Feuilleton Angoulême 2010: happy end ?

Ce n’est pas une si grande surprise, mais le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême devrait bien avoir lieu en janvier prochain. Les restrictions budgétaires imposées par la municipalité semblent en passe d’être couvertes par un soutien de l’État, de la Chambre de commerce et d’industrie et de la communauté d’agglomération du grand Angoulême. C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre un communiqué de presse commun de la ville et de l’organisation du Festival, comme le rapportent Le Monde et l’AFP. La 37e édition semble donc en passe d’être sauvée, mais la renégociation en 2010 de la convention triennale sur le financement de la manifestation promet d’être tendue. (Pour ceux qui n’auraient pas suivi ce feuilleton financier, vous pouvez lire un premier article ici, ainsi que les revues de presse 34 et 35)

Reportage avec les sans-papiers

Je vous avais déjà parlé de ces reportages de Télérama, avec du son et de dessins, sur les sans-papiers du square Villemin dans le Xe arrondissement parisien. On y suit la blogueuse Sabrina Kassa, animatrice du blog Sangatte à Paris, qui va à la rencontre de ces exilés qui vivent dans la rue. Troisième épisode cette semaine, avec un focus sur Jean-Michel, membre d’un collectif de soutien aux sans-papiers. Pas de photos, ni de vidéo, juste des voix, des sons d’ambiance, un peu de musique et les dessins de Pierrick Allain. À voir sur le blog de Sabrina Kassa, sur Télérama.fr ou tout simplement ci-dessous.

Alan Moore + Damon Albarn + Jamie Hewlett = un opéra !

On apprend sur ActuaBD et Wartmag que l’immense scénariste anglais Alan Moore (Watchmen, From Hell…) va participer à l’écriture du nouvel opéra de Damon Albarn et Jamie Hewlett, les deus gourous musico-visuel de Gorillaz. Les compères avaient déjà donné dans le spectacle musical avec Monkey: Journey to the West.

Tout Thor

L’adaptation ciné du comics Marvel Thor est sur les rails. Le réalisateur Kenneth Branagh devrait démarrer le tournage en janvier. Alors si vous voulez tout savoir sur le casting ou réviser vos fiches personnages, rendez-vous sur le site d’Empire, qui a dressé un Who’s who fort pratique. Plus question après cela de confondre Odin et Loki, et de prétendre n’avoir jamais entendu parler de Chris Hemsworth ou Jaimie Alexander (hein, qui?).

Bande dessinée et pédophilie

« Comment aujourd’hui représenter la sexualité de la jeunesse ? (…) Comment parler de pédophilie en bande dessinée ? » Voici deux questions que se pose Laureline Karaboudjan sur son blog Des bulles carrées. Dans cet intéressant article, elle revient sur certaines séquences d’Alix, qui décrivent des moeurs antiques bien plus libérées qu’on ne pourrait le penser. Et cite abondamment l’auteur de la BD, Jacques Martin, interrogé par Hugues Dayez dans le livre Le Duel Tintin-Spirou. « L’homosexualité en tant qu’interdit, c’est un phénomène créé par le judéo-christianisme, et cela m’a toujours agacé parce que je n’aime pas les interdictions. […] Alors on m’a dit “Et Alix avec Enak… ?” Ce à quoi je réponds : Alix et Enak vivaient comme des tas de gens à Rome ! » L’article revient ensuite sur l’allure asexuée des héros de la BD belge des années 60 et promet de revenir ultérieurement ce qui se passe au Japon, sujet autrement plus vaste et complexe. À suivre donc.

Adèle Blanc-Sec par Besson

L’adaptation ciné de la série de Tardi Adèle Blanc-Sec est attendue pour le printemps prochain et TF1 propose un reportage sur le tournage du film de Luc Besson. On en voit pas beaucoup, mais on sent le cinéaste réellement enthousiaste vis-à-vis de cet univers, qu’il situe à mi-chemin entre Indiana Jones et Amélie Poulain. On peut aussi lire le reportage du JDD, un peu plus riche de détails que celui de TF1.

La phrase de la semaine

« La surproduction de BD amène à une nullité générale. » C’est le dessinateur Grzegorz Rosinski qui s’emporte ainsi sur le site belge Le Vif. Il explique se sentir un peu à l’étroit dans les petites cases et envisage de se tourner vers autre chose, le théâtre peut-être, dans lequel il voit une grande ressemblance avec la bande dessinée. « Ces deux disciplines ont quelques points en commun. Tout y est travail de jeu, de mise en scène. Les acteurs vivent une fausse aventure, connue comme telle par le spectateur qui se laisse emporter dans l’imaginaire. Il y a une sorte de convention : celle de l’artifice. Tout est faux ! Tout est mensonge, mais il y a ce côté positif de partage. »

Images © Empire-Marvel / Jacques Martin-Casterman / Le Lombard