Phase 7 ***
Par Alec Longstreth. L’Employé du Moi, 17,50 €, novembre 2008.
Quand on lit les premières pages de Phase 7, on se dit: « Oh, non! Encore un gugusse mal fringué qui va nous raconter sa vie quotidienne d’une banalité consternante, ses courses au supermarché, son histoire d’amour triste et la mauvaise haleine de sa voisine. » Ça commence un peu comme ça en effet, puisque le barbu et Américain Alec Longstreth se présente pendant quelques pages, sous un dessin simple et un peu figé. Et qu’ensuite il évoque une histoire de ver de terre noyé et raconte comment il a écrasé une luciole. Fascinant. Mais, très vite, on se plonge dans l’univers de cet auteur passionné. Et c’est au tour du lecteur de le devenir, au point d’avoir du mal à lâcher son livre.
Ainsi, après un début un peu faible, on découvre la vie de ce jeune auteur, qui évoque avec enthousiasme et énergie son amour de la bande dessinée. De ses études et petits boulots jusqu’à son Ignatz Award du meilleur mini-comic, en passant par ses déménagements multiples et ses rencontres décisives, Alec Longstreth brosse un autoportrait bien rythmé. Sous des airs simplistes et malgré une palette d’expressions des personnages réduite, son trait sert admirablement le propos, ne montrant les détails d’une scène que lorsque c’est nécessaire. Mais ce qui emballe le plus dans Phase 7, c’est le récit de la création d’une bande dessinée de A à Z, moment douloureux et jouissif pour son auteur, et histoire pleine de suspense et d’émotions pour le lecteur. Bravo!
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