Picolette
La picolette, c’est un oiseau exotique vivant dans les forêts d’Amérique du Sud. Celle du Surinam, en l’occurrence, dans cette histoire qui suit le parcours de l’un de ces volatiles dont le chant est très apprécié. Capturé par un gamin dans un village reculé, il est revendu au marché de la capitale, pour devenir un champion de concours de chant.
Laure Garancher (cofondatrice de The Ink Link et auteure de Opium) propose ici une fiction aux allures de documentaire. En effet, elle met en scène des adolescentes de la forêt qui reviennent enceintes de leur année au collège de la ville, un chauffeur de taxi en galère, des hommes qui trompent leur ennui en entraînant des oiseaux à chanter le plus longtemps possible, une Brésilienne exilée et maltraitée par des orpailleurs… Le décor est parfaitement planté, le sujet de ces concours de picolettes est original et intéressant, l’équilibre entre informations et récit est bien trouvé. On ne s’ennuie donc pas dans ce volume, notamment grâce la bonne idée de l’auteure de faire parler les oiseaux – seuls ou entre eux – dans des bulles colorées. Toutefois, la démarche fictionnelle paraît, par moments, un brin forcée, et l’intrigue générale assez fleur bleue. Et le dessin est parfois un peu juste dans son ambition semi-réaliste, même si l’ambiance globale est réussie, notamment par un choix de couleurs pertinent. Picolette restera comme un docu-fiction agréable et instructif, ce qui n’est déjà pas si mal.
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