Par Edmond Baudoin. Gallimard, 15€, le 1er septembre 2011.

Dans les années 50, deux frères, Piero et Momon, sont inséparables. Pour préserver le plus jeune, victime d’une coqueluche, ils s’isolent du monde. Et se retrouvent constamment le nez sur une feuille, à dessiner ce qui les entoure ou ce qu’ils imaginent.

Réédition d’un titre paru au Seuil en 1998, Piero raconte l’enfance modeste d’Edmond Baudoin (Peau d’âne, Amatlan) au côté d’un frère fragile et talentueux, peut-être plus que lui. Mais qui abandonna son parcours d’artiste, déçu que l’art se résume à « des discours et du fric ». A travers ce livre, surtout, l’auteur exprime son amour inconditionnel du dessin, un moyen naturel pour lui de s’enrichir, de s’évader, de rêver – et aussi d’attraper les filles.

A l’encre de Chine, d’un trait mouvant et vivant, savamment brouillon, Baudoin mélange admirablement des scènes réelles et imaginaires. Il parvient à captiver avec un récit très personnel, sensible et émouvant. Livrant ainsi une très belle chronique de l’art et de la fratrie.

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