Plastok #1
Avant de disparaître, les Dieux Géants – le petit nom des humains – ont laissé derrière eux un fléau environnemental : le plastique. Dans ce monde à l’agonie, des insectes ont pourtant survécu trouvant dans cette matière rebaptisée Plastok, le fondement même de leur nouvelle civilisation. Fourmis, abeilles, coccinelles ou papillons vivent désormais plus ou moins en symbiose sur l’île d’Hexapoda. Une nouvelle religion a vu le jour dirigée par la grande prêtresse Anasta CXV, assistée par Bug le puceron. Au sein de cette société extrêmement hiérarchisée, les pucerons sont des insectes de seconde zone au pédigrée peu flatteur. Alors qu’elle s’apprête à désigner son successeur, Anasta meurt victime d’un empoisonnement. Une mort suspecte à bien des égards mais dont le coupable semble tout trouvé aux yeux et aux antennes de l’opinion publique : Bug est jeté en prison manu militari où il se retrouve nez-à-nez avec Sagawa, mante-religieuse et reprise de justice…
Les séries anthropomorphisées sont nombreuses en librairie. Le Château des animaux, Les 5 terres ou l’emblématique Blacksad font bien sûr office de références. Mais les insectes avaient jusqu’à présent été quelque peu délaissés. Une injustice que les auteurs Maud Michel et Nicolas Signarbieux ont taché de réparer à travers ce premier tome de la trilogie Plastok où coléoptères et formicidés occupent une place centrale. En s’inspirant de la Rome Antique, le duo a donné naissance à une société stratifiée à l’excès où naître puceron ne vous donne clairement pas les meilleurs atouts pour s’assurer un avenir radieux. Côté scénario, les rebondissements vont bon train, l’humour est savoureux notamment lorsqu’il s’agit de détourner l’usage des objets du quotidien : un tapette à mouche devenue sceptre ou une poupée érigée en symbole religieux ont, par exemple, de quoi faire sourire ! La fibre écologique est présente en filigranes tout au long de l’album, servie par un dessin fouillé et soigné même si l’on est en droit de s’interroger sur la couverture, celle-ci ne faisant aucunement référence à l’une des scènes de l’album. Spoiler alerte assumée.
En dépit de ce léger écueil, force est de constater que la lecture de ce premier tome est tout à fait plaisante, les auteurs ayant su dynamiser leur récit, tant scénaristiquement que graphiquement. Une engouement à confirmer dans le tome 2 !
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