Point de fuite
Sabrina s’ennuie ; ses yeux las, comme privés de lumière, en témoignent. Elle a toutefois conquis le coeur de Stefano, 27 ans, qui conte leur histoire. Narrativement en retrait, il évoque le goût de sa compagne pour les vêtements, sa vie de famille banale, sa relation étroite avec sa meilleure amie. Un air de post-adolescence flotte, rapidement chassé : Sabrina tombe enceinte. Le couple ne se sent pas prêt pour un enfant, choisit l’avortement. S’égrènent alors les jours jusqu’à la visite fatidique à la clinique, tandis que la jeune femme sombre dans la neurasthénie, s’éloigne de son compagnon, cherche des amis qui ne connaissent pas son histoire…
C’est un travail subtil, d’une entêtante finesse, que livre l’Italienne Lucia Biagi. Son héroïne paraît d’abord un peu tête à claques, avant d’exprimer doucement ses doutes, son mal-être, sa sensibilité. L’humanité des personnage, et leurs imperfections, sont magnifiés par une ligne claire, des décors simples, un travail sur le motif, un usage régulier de la trame. Le récit s’insinue doucement, les sentiments affleurent, et gagnent le lecteur.
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