Poison quotidien #1-3
Yūsuke et Takao sont deux lycéens qui n’ont pas la vie facile. Ils n’ont rien de particulier, sont faibles, obsédés et pas si intéressants… bref, des adolescents comme on en fait plein. Harcelés et rackettés au quotidien, ils semblent avoir tout du prototype des losers. Enfin, c’est ce qu’ils croient, car leur vie est finalement loin d’être si banale que ça !
Les éditions Akata s’attachent à faire découvrir le travail si particulier de Minoru Furuya depuis 2018. Après les dérangeants/dérangés Himizu, Saltiness et Gereksiz, Poison quotidien se veut moins radical. Tout d’abord, car le scénario est beaucoup moins perché, mais également, car il est sans aucun doute beaucoup plus évident de s’identifier ou d’entrer en empathie avec ses personnages. Plus réaliste et graphiquement plus accessible, le mangaka reste tout de même égal à lui-même. Sa chronique adolescente amère est décalée, par ses personnages, paumés, mais aussi barrés, par leurs obsessions, par ses situations loufoques ou effrayantes et par ses ressorts narratifs étonnants.
Arrivé à la moitié de la série avec ce troisième tome, on se demande encore où l’auteur veut bien nous mener (le sait-il lui-même ?). Ce qui commençait comme une assez banale histoire de harcèlement scolaire et des souffrances lycéennes prend doucement mais sûrement un tournant beaucoup plus sombre et tragique. Il y a un peu d’Inio Asano (Bonne nuit Punpun, Errance…) dans le choix du thème, de Minetarō Mochizuki (Chiisakobé, Dragon Head…) dans le dessin et de Hideki Arai (Ki-itchi, The World is Mine…) dans la représentation crue et fataliste de la réalité. Pas manichéenne pour un sou, complexe, psychologique et torturée, cette série est la porte d’entrée la plus évidente dans l’univers du mangaka.
© Minoru Furuya / Kodansha Ltd. – Traduction : Anaïs Koechlin
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