Poochytown
Revoilà Frank, l’anti-héros de Jim Woodring, dans une nouvelle aventure flasque et psychédélique où il sera question de nourriture, de pénétration, de membres qui tombent et repoussent, d’amitié borderline, et de jeux innocents. Entre autres.
L’univers de Jim Woodring – récompensé à Angoulême en 2012 par le jury présidé par Art Spiegelman pour Frank et le Congrès des bêtes – est à nul autre pareil : des bande dessinées muettes au design hachuré et vibrant, dans lesquelles les corps se font et se défont dans une joyeuse orgie élastique, pleine de créatures improbables, entre abstraction et anthropomorphisme. On ne saisit pas toujours tout, mais ce monde barré fascine et repousse en même temps, la bascule d’un côté ou de l’autre se faisant selon le curseur personnel de chaque lecteur – à savoir, jusqu’où est-on prêt à se laisser embarquer dans une histoire où c’est quasiment le graphisme qui génère les rebondissements. À consommer à doses homéopathiques cela dit car, à l’image de ce Poochytown légèrement en-deçà niveau surprises, on finit aussi par se lasser un peu des visions hallucinées de l’auteur américain, aussi originales et inventives soit-elles. Pour public averti deux fois, donc.
Publiez un commentaire