Pornographie et sucide ***
Par Nicolas Mahler. L’Association, 14 €, février 2013.
Après le brillant L’Art selon madame Goldgruber, le plus caustique des auteurs autrichiens continue d’explorer les multiples facettes de la vie d’un auteur de bande dessinée. Pornographie et Suicide, son troisième volume dans la collection Éprouvette de L’Association, déborde d’ailleurs un peu du sujet pour parler plus généralement du monde du livre et du rapport de Mahler à l’observation.
Piquant, Mahler l’est toujours, et plusieurs séquences valent le détour : les gags sur les cosplayers sont à la fois terribles et criants de vérités, les séquences d’insupportables dîners mondains et d’interviews pittoresques ne laissent également pas indifférents. Il reste que si l’auteur a toujours son ton, sa rythmique et son efficacité – porté par un trait d’un minimalisme radical toujours plus maîtrisé –, il manque à ce recueil de récits épars la cohérence de Goldgruber. Si les rêves emplis de misanthropie de Mahler sont drôles, on se demande ce qu’ils font là, tout comme la dissertation sur un étrange homme vêtu d’une couche et de tissu éponge…
L’ensemble est tout de même très drôle, malgré un petit goût de trop peu. Mais il aurait peut-être gagné à ne pas être publié dans une collection se voulant intrinsèquement théorique et à s’assumer comme recueil de gags auto-fictionnels.
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