Pour la vie °
Par Claudio Stassi et Jacky Goupil. Casterman, 14€, le 13 avril 2011.
L’album s’ouvre sur un fait divers tragique: Edith et Fernand, 80 ans chacun dont 50 de mariage, se sont jetés sous un train.
Le couple vivait dans une maison de retraite voisine, où il semblait paisible et heureux. Son acte dramatique et définitif a surpris tous les résidents et le personnel, qui décrivent un homme et une femme unis et encore amoureux…
Pour la vie raconte deux parcours intimement liés jusqu’à n’en faire qu’un, sur une très longue durée. Le scénariste Jacky Goupil dissémine de nombreux flash-backs dans l’album, retraçant un coup de foudre, un mariage et une vie commune, soudée par l’absence d’enfants et le travail dans un bar-restaurant. Des existences banales en somme, tellement banales en fait qu’elles ne déclenchent guère d’intérêt.
Le récit aurait pu être émouvant, il laisse de glace. Et ce ne sont pas quelques blagues (la présence d’une Mademoiselle Jeanne, veuve d’un gaffeur Gaston) qui changent la donne. Terre à terre, voire lourd, le ton adopté est pétri de formules pleines d’un bon sens agaçant, jusqu’à la caricature. Pas désagréable, le trait à la fois soigné et un peu rude de Claudio Stassi confère à l’ensemble un charme un peu suranné. Qui ne suffit toutefois pas à susciter un quelconque enthousiasme.
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