Pour l’amour de Dieu, Marie !
Marie a été prénommée ainsi par référence évidente au christianisme. Il faut dire que, dans cette Angleterre des années 60, ses parents sont de sacrés bigots, rigides, racistes et bien propres sur eux. Mais Marie, elle, veut aimer. Tous, toutes. Sans autres limites que son seul désir et sa seule spontanéité.
Ce roman graphique brosse sur 240 pages le destin d’une femme libre, qui choisit de s’émanciper des carcans de son époque pour laisser parler son coeur. À contre-courant, en opposition face à sa famille et la société, avançant malgré le regard des autres, persuadée être dans le vrai. D’abord par naïveté, ensuite par conviction. Une idée intéressante de la part de Jade Sarson, jeune auteure néo-zélandaise, aux influences qu’on perçoit multiples, entre webcomics, mangas, et BD européennes. Hélas, elle en fait trop et perd en subtilité. Ainsi, dans sa prime jeunesse, Marie s’éprend consécutivement d’un handicapé, d’un travesti, d’une fille et d’un homme d’origine indo-pakistanaise. Qui meurt brutalement, la laissant enceinte. Voilà des ressorts dramaturgiques un peu gros, surtout quand ils s’accumulent. Difficile donc de croire à cette fiction « too much », malgré un rythme dynamique, un humour rafraîchissant et un dessin – au départ – attractif et charnel. Mais le design, lui aussi, finit par lasser, par des expressions faciales pas suffisamment précises et une mise en couleurs souvent inutilement chargée et sans grande signification. Grosse déception donc, par rapport aux enjeux posés au début.
Publiez un commentaire