Pour ou contre Assassination Classroom ?
Assassination Classroom, manga de Yusei Matsui paru chez Kana, a divisé la rédaction de BoDoï. Place au débat.
En effet, Koro est un monstre ayant déjà pulvérisé la Lune, et sa prochaine cible n’est autre que la Terre ! Mais il laisse une chance aux terriens en devenant professeur dans une école nipponne ! Il donne une année entière à ses élèves pour réussir à le trucider ! Jusqu’à la date fatidique de la fin du compte à rebours, il sera un professeur dévoué… au-delà du raisonnable.
Assassination Classroom (série en cours). Par Yusei Matsui. Kana, 6,85 €.
POUR : un bel exercice d’équilibriste
L’école. Si ce lieu a pris une importance capitale dans l‘imaginaire geek grâce à l’influence d’œuvres telles qu’Harry Potter, il en est de même depuis des lustres dans les mangas. De ce décor plutôt banal, les auteurs nippons en font le théâtre d’aventures extraordinaires, passionnelles, fantastiques… Horrifiques même. L’école est le lieu où les enfants se forment à la vie, mais aussi un miroir de la société japonaise.
Ainsi, lorsque les premières planches d’Assassination Classroom nous présentent un professeur au corps de poulpe et à la tête de smiley, cible de tous les élèves armés jusqu’aux dents, on se dit que l’on est parti pour un bonne grosse comédie loufoque.
Mais, malgré son ambiance détendue, ce manga ne se contente pas d’aligner des gags bon enfant, en constant décalage avec la tragédie qui se joue sur la planète Terre. Petit à petit, l’auteur nous invite à découvrir un enseignant réellement impliqué dans l’éducation de gamins rejetés par une société obnubilée par la compétition. Peu importe si les élites d’une école sont pourries: si elles ont de bonnes notes, les apparences sont sauves. Et l’on oublie très vite le côté menaçant de Koro pour se concentrer sur ses efforts à essayer de comprendre le mal-être de chacun de ses élèves. Et ainsi, il invite le lecteur à réfléchir sur certains cas… d’école !
Bien sur, le ton n’est pas aussi mélodramatique qu’un Rookies, ni aussi déjanté et jusqu’auboutiste qu’un GTO. Mais le premier volume intrigue vraiment, en nous montrant un professeur capable de pousser ses élèves à le trucider – ce qui moralement douteux – tout en se préoccupant de leur avenir… sur une Terre condamnée par un être quasi invincible, à savoir le professeur lui-même. Une bel exercice d’équilibriste entre fun et didactisme, qui ne demande qu’à se confirmer par la suite… En espérant que l’auteur ne s’emmêle pas dans ses propres tentacules !
Kara
CONTRE : un paradoxe conceptuel et de gros sabots
Au départ, Assassination Classroom intrigue. Son concept semble se défaire les carcans mille fois exploités par le magazine Weekly Shônen Jump, et sa « mascotte » ne ressemble à rien de connu. Puis, Yusei Matsui abat ses cartes… et une étrange ambivalence se dessine.
Par-delà le contexte farfelu, un message simple: cher jeune, si tu es mal dans ta peau et si tu ne trouves pas ta voie, il existe une variété infinie de talents et tu finiras bien par trouver le tien. Le pas-si-méchant professeur t’y aidera. En une citation d’Einstein: « Tous les gens sont des génies. Mais si vous jugez un poisson sur sa capacité à grimper un arbre, il croira toute sa vie qu’il est stupide. » Pourquoi pas, ceci encouragera certainement les lecteurs âgés, disons, d’une douzaine d’années – a fortiori dans le contexte scolaire japonais, peu reposant. À côté de cela, Assassination Classroom baigne dans un climat de violence froide et désensibilisée (malgré un enrobage se voulant humoristique et bon enfant) qui rappelle davantage Battle Royale que Yu-Gi-Oh!, s’adressant plutôt aux ados… qui n’auront certainement que faire de cette morale trop naïve pour eux, martelée avec de gros sabots tout au long du volume.
Dès lors, à qui conseiller le titre? Peut-être à un public pas trop jeune, pas trop influençable face à l’aspect « kikoo c’est trop swag de poignarder son prof en tirant la langue », mais capable de passer outre les excès de puérilité. Car au-delà du paradoxe conceptuel, Assassination Classroom est un shônen d’une facture honnête. La star et l’argument principal restant le professeur Koro, original et attachant, qui éclipse l’ensemble d’un casting humain bien fade.
Fred A.
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j’ai ris tellement c’était drôle, j’ai pleurer tellement j’étais triste, j’ai été heureuse tellement j’ai aimé ce manga et j’ai été déprimée quand je l’ai finit.
c’est vraiment magnifique, merci. -
J’ai vraiment adorer ! J’ai vu les 2 premiers tomes en vostfr, et ça m’a vraiment plu. Je ne suis pas du même avis que ce texte sur ce manga. Pour moi il n’est pas choquant, il ne me fait rien à part rire une bonne partie de l’histoire. Après se n’est que mon avis.
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