Poussière d’os



Mad Max, horizon indépassable du post-apocalyptique ? C’est à se demander. Quand Ben Stenbeck, collaborateur de longue date de Mike Mignola (sur Baltimore notamment), approche le genre avec son premier projet solo, Poussière d’os, il n’échappe à aucun cliché hérité de la saga millerienne. Humanité revenue à l’état sauvage, tenues de récup’, QI général au plus bas perceptible dans la langue, appauvrie en diable, appétence répandue pour le cannibalisme… On est en terrain connu. Mais après tout, ce cahier des charges n’a pas empêché Cormac McCarthy (et Manu Larcenet) d’en tirer un chef d’oeuvre intemporel avec La Route.
Le scénario de Stenbeck manque de figures suffisamment étoffées pour s’en approcher, entre d’un côté un gamin solitaire et mutique au destin d’élu duquel on ne sait rien, et de l’autre une IA chargée de dresser un inventaire de la planète Terre, fatalement aussi fantaisiste qu’une douchette à codes barres de supermarché. Il y a aussi, dans cette affaire, un monstre mécanique psychopathe qui aime se draper de peaux humaines. Pourquoi pas ? Poussière d’os se double d’un récit horrifique qui rompt un peu, à coup de body horror, la monotonie ambiante mais même avec ça, Stenbeck pourtant pas manchot du tout au dessin, semble ne pas trop savoir comment insuffler de la vie au désert semé de ruines qui sert de décor à cette histoire. Le final semble appeler une suite mais de suite il n’y aura pas. Peut-être une bonne nouvelle : on sera ravi de retrouver Stenbeck à l’oeuvre sur un autre projet. L’homme a, au dessin, un talent indéniable.
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