Powers #4 ***
Par Michael Avon Oeming et Brian Michael Bendis. Panini, 15 €, le 29 avril 2009.
Dans une ville où les super-héros sont nombreux et médiatisés, où ils luttent contre le crime de manière officielle, il convient d’avoir une police qui a la tête sur les épaules. Car quand ces êtres dotés de puissants pouvoirs sont la cible de détraqués ou qu’ils perdent le contrôle d’eux-mêmes, les dommages collatéraux peuvent être terribles. Voici donc Christian et Deena, deux inspecteurs affectés aux enquêtes impliquant des héros. Deena a son franc parler et Christian a son lourd passé: il a jadis été un super-héros…
Dans cette histoire longue, on assiste à l’effondrement de l’image publique entretenue par un groupe de héros hyper populaires. Ou comment l’opinion est manipulée par les gouvernants pour qu’elle ravale ses peurs et se complaise dans un bonheur béat, protégée qu’elle est par les plus beaux et les plus gentils des défenseurs de la liberté. Une fois de plus, Powers s’attache à gratter la couche de vernis qui fait briller les héros. Parce qu’en général, dessous, c’est pas joli joli.
L’excellent Brian Michael Bendis mêle avec cette bande dessinée ses talents de scénariste de polars (Torso, Jinx…) et de séries super-héroiques (Ultimate Spider-Man, New Avengers…). Avec un parti pris résolument sombre: les crimes commis sont souvent sordides, le monde des porteurs de capes se révèle mesquin et dépressif. À l’image de son protagoniste policier, carrure incroyable d’ex-justicier et gueule de bois permanente d’espoirs déçus, Powers navigue dans les eaux troubles du mythe super-héroïque. Beaucoup de séries l’ont fait, mais celle-ci joue à fond sur le contraste entre ses thèmes noirs et le dynamique dessin cartoon de Michael Avon Oeming. Un must.
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