Presque maintenant
Cela débute comme un avatar de Jules et Jim. Anna et Alexis se rencontrent dans une bibliothèque, autour d’un essai sur Dostoïevski. La future violoniste concertiste et l’étudiant en lettres sympathisent. Se joint au duo le colocataire d’Alexis, Félix, futur chercheur en biologie. Le trio se rapproche, va au spectacle, regarde des films, partage ses enthousiasmes. Les garçons tombent tous deux amoureux de la jeune femme. Alexis n’ose pas faire le premier pas, de peur de trahir son ami. Félix, lui, cède à ses sentiments. Le voilà qui s’installe en couple avec Anne, et Alexis s’éloigne.
C’est là que le récit surprend, s’éloignant d’une trame sentimentale classique. Cyril Bonin (Amorostasia, La Délicatesse) lui fait prendre un virage science-fictionnel : Félix a fait une découverte, celle des « nanopills », qui permettent, une fois ingérées, de mesurer précisément l’état de notre santé et d’aider à l’améliorer ; lui et Anna en prennent, et le jeune homme devient rapidement obsédé par son espérance de vie et celle de sa compagne…
Presque maintenant peine toutefois à maintenir le rythme, pâtissant de quelques faux plats dans la narration, de scènes un brin artificielles. Son style graphique, plutôt esthétique mais aux couleurs passées, qui lui donnent une teinte « vintage » un peu fade, n’aide pas à dynamiser l’ensemble ou à incarner suffisamment les protagonistes. On pardonnera toutefois ces imperfections, grâce à des rebondissements inattendus et un souffle romanesque palpable.
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