Primo Levi
Décembre 1943. Primo Levi fait partie d’un groupe de partisans du Piémont qui se fait capturer par la milice fasciste suite à une délation. Le jeune homme alors âgé de 24 ans sera par la suite déporté au camp d’extermination d’Auschwitz, où il vivra 11 mois d’enfer avant d’être libéré par l’armée soviétique. Plus de 40 ans plus tard, il garde toujours les marques de son passage au Lager, et retourne à Turin dans son ancienne école, pour transmettre son histoire aux jeunes générations, et afin d’entretenir le souvenir des millions de victimes de la Shoah.
Très marqué par la mort en 1987 de l’écrivain de Si c’est un homme, Matteo Mastragostino dévoile « son » Primo Levi, et mêle les faits historiques à la situation qu’il imagine comme point de départ pour l’album : une salle de classe et des élèves curieux qui ne ménagent pas le vieil homme ébranlé par le poids de son récit mais qui s’accroche à son devoir de mémoire.
La narration se fait donc par une succession de flash-back, qui commencent avant la capture du protagoniste, et donnent à voir un épisode moins connu de la vie de Primo Levi, qui s’était engagé dans un groupe de résistants juste avant que sa vie ne bascule.
Il faut également noter le travail remarquable d’Alessandro Ranghiasci, qui esquisse dans son crayonné des personnages aux yeux vides et au corps décharné, et arrive à naviguer entre les registres pour aller du réalisme au grotesque en passant par un trait plus léger bienvenu pour alléger quelque peu le récit.
« La guerre n’est jamais terminée. Elle est éternelle », conclut l’album. Une lecture douloureuse, mais nécessaire, pour nous rappeler que l’homme a été, et est toujours, capable du pire.
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