Prison Pit #2
Cannibale Fuckface, une nouvelle fois, défonce tout ! Il se trouve pourtant dans le caligulon et toute fuite est impossible. Un mastodonte vient en outre de lui bouffer le bras. Mais qu’importe, dans cet univers de pervers, ce sont tous des « engulés » et CF a la rancune sévère et mauvaise… La suite est une histoire de vengeance faite de bras arrachés, de bite en cristal, de mares de sang et d’horizons calcinés. Et au bout, la liberté ?
On avait quitté Cannibale Fuckface sur un appel à financement participatif pour l’édition du tome 2 de Prison Pit. Succès sur toute la ligne, le voilà tout beau, tout rouge de sang en noir et blanc, pour ce défouloir à la violence primaire. Presque 400 pages de violence totale érigée en art de vivre, où notre anti-héros affronte une flopée de monstres comme dans un shoot’em up : sorte de Goldorak doté d’un sexe en crayon ou en cristal, il pulvérise des limaces, trucide des mollusques-pirates, croise un ingérable scrotum ou aide des ectoplasmes. Il lui faut réassembler le caligulon, seule façon de sortir du trou à rats… Aucune demi-mesure avec Johnny Ryan, violence assumée jusqu’au bout ! Ritualisée, théâtralisée, elle est le baromètre du chaos social dans un désert à l’horizon calciné, image d’une apocalypse bienvenue. Complètement absurde, parfaitement intelligent avec des répliques tordantes, Prison Pit peut se lire à tous niveaux : premier ou second degré, comme une caricature ou un précis d’autodérision, pas loin d’un Benjamin Marra (OMWOT, Night Business), pour la surenchère grotesque façon match de catch siglé WWF. À la fois un hommage aux films de genre et un défouloir sanguinolent, Prison Pit se paye en outre le luxe d’un dessin brut, charbonneux, à la limite de l’esthétisation, qui s’exprime avec une précision hallucinante dans des pleines-pages aussi précises que splendides. L’apocalypse ou l’enfer deviendraient presque beaux. Presque, car tout ça, au fond, n’est peut-être bien qu’une farce…
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