Cette grand-mère était punk dans les années 70, et elle l’est restée. Blouson noir, pantalon de treillis, clope au bec et répartie mitraillette, faut pas l’embêter la mamie ! Et faut pas non plus embêter son petit-fils, dont elle s’occupe de près vu que la maman – championne de catch – est morte et que le papa (le fils de la mamie) est un « artiste » inconséquent. Bien décidée à ne pas se laisser marcher sur les rangers, elle va mettre au jour une sale embrouille du côté de la maison de retraite.

Premier album de l’humoriste Jean-Yves Lafesse, ce premier tome de Punk Mamy pourrait ressembler à un canular. Il n’en est rien, ou tout du moins il se présente comme le début d’une série humoristique mettant en scène une punkette septuagénaire, en justicière du voisinage un brin décalée. Une idée saugrenue pour une comédie transgénérationnelle ? Hélas, le résultat est encore pire que ce que l’on pouvait craindre en se contentant du résumé. La psychologie des personnages est, dans le meilleur des cas, grossièrement brossée, l’intrigue ne tient jamais debout (même dans un récit absurde, on a besoin d’une petite base solide pour y croire), les dialogues sont d’une singulière lourdeur et les rebondissements laissent sans voix. Le dessin frêle d’Alexis Chabert (Hector le boucher) est quant à lui plutôt accrocheur, efficace dans la narration à défaut d’être vraiment précis. Mais il ne suffit pas à sauver l’album d’un naufrage annoncé. Et on a surtout du mal à imaginer comment une suite pourra émerger sur des fondations scénaristiques d’une telle pauvreté…