Ralph Azham #6
Avec une régularité sans faille depuis 2011, Lewis Trondheim nous fait vivre les aventures fantasy de Ralph Azham, série prenant fièrement, dans l’esprit, la succession de Donjon (qui connaîtra d’ailleurs son épilogue dans quelques semaines, dans deux tomes dessinés par Alfred et Mazan). Dans un monde médiéval-fantastique familier, on y retrouve une quête mi-sombre mi-absurde, des rois méchants et fourbes, des pouvoirs surpuissants ou juste idiots, une belle histoire d’amour, de la castagne à gogo et des vannes à chaque page.
Au-delà d’un vrai savoir-faire dans la narration et d’une constance dans l’humour distancié – si l’on est allergique à la « patte Trondheim », on passera son chemin, mais ce serait dommage -, Ralph Azham se pose comme une saga tous publics aux fondations bien plus solides et adultes qu’il n’y paraît. De manière sous-jacente, les relations père/fils, frère/soeur, amant/maîtresse se révèlent complexes, la frontière entre le bien et le mal se fait de plus en plus floue. Et c’est bien cela qui rend cette série aussi intéressante qu’attachante, car si les rebondissements en eux-mêmes ne retournent pas le lecteur, ce sont les réactions des protagonistes qui sont toujours inattendues. À toutes ces qualités narratives s’ajoutent un dessin plutôt léché pour le registre, et une mise en couleurs organique toute en subtilité. Un régal.
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