Rasl #1
Auréolé d’un Eisner Award et surtout signé de Jeff Smith, le créateur de l’indépassable Bone, Rasl suscitait beaucoup d’attentes. Sans doute un peu trop, car ce premier tome, s’il n’est pas désagréable, laisse tout de même un peu sur sa faim. On y suit Rasl, petit bonhomme pas très sympathique, qui saute de monde parallèle en monde parallèle pour dérober des tableaux de valeur. Mais rapidement pris à son propre piège, cet ancien scientifique émérite se retrouve poursuivi par un tueur et ses propres démons…
Le point fort de ce début de trilogie est la construction de son univers, composé de mondes parallèles dans lesquels se perd le héros, alors qu’il pensait tout maîtriser. Rapidement, et en même temps que lui, on ne sait plus ce qui est réel et ce qui ne l’est pas, ou plutôt quel est le monde d’origine de Rasl. Comme un Code Quantum à la sauce polar hardboiled, la série se veut résolument adulte, avec sa dose de meurtres et de sexe. C’est peut-être là que le bât blesse, car le graphisme proposé par Jeff Smith, dans ses rondeurs et sa sobriété, peine à être en adéquation avec l’atmosphère sombre du scénario. Tout semble un peu trop léger, un peu trop cartoon, quelque chose ne colle pas. Une petite déception pour le moment, donc. Mais les deux tomes suivants arriveront rapidement pour dissiper ce malentendu, ou pas…
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