Après avoir enfin mis la main sur un majestueux trésor, l’équipage de la Kouklamou s’est octroyé quelques jours de repos bien mérités. Mais voilà, le poids des lingots et autres pierres précieuses a abaissé fortement la ligne de flottaison du navire, entraînant par la même occasion une méchante inondation. L’eau s’est infiltrée un peu partout, jusque dans la précieuse bibliothèque du Capitaine, détruisant ainsi tous les livres qui y étaient rangés, notamment un exemplaire emprunté au navire-bibliothèque. La perte de cet ouvrage pourrait paraître anecdotique, mais voilà, le règlement est assez strict : tout usager qui n’est pas en mesure de restituer un livre emprunté se voit immédiatement confisquer tous ses biens. Sacrebleu, le trésor est en péril ! Pour ne pas perdre leur précieux butin, le Capitaine et son équipage vont donc devoir voguer de librairie en librairie à la recherche d’un exemplaire de substitution.

Voilà une histoire de pirates pas banale, mais avec la série Ratafia, on ne s’attendait pas à autre chose. Dans ce septième tome, c’est l’univers du livre qui est hissé bien haut sur la grande voile et Nicolas Pothier, le scénariste de la série, en profite pour multiplier les clins d’oeil et les allusions littéraires tout en épinglant gentiment au passage quelques clichés qui existent dans le monde de l’édition. Les initiés apprécieront. Il y a en tout cas toujours autant de vie et de bonne humeur dans les dialogues de cette série qui poursuit paisiblement son petit bonhomme de chemin. Du côté du dessin, depuis le dernier tome, c’est Johan Pilet (Caktus) qui a repris le flambeau avec sérieux et brio, en lieu et place de Fred Salsedo – Greg Salsedo étant toujours attitré aux couleurs. Ce travail à six mains nous offre un rendu toujours aussi plaisant avec un album léger et drôle qui se dévore avec beaucoup d’aisance. Un nouvel opus qui s’apprécie même si on n’est pas un habitué de la série.